Des spécialistes allemands ont émis plusieurs hypothèses quant aux causes de la présence des deux navires non identifiés avec leurs balises éteintes, à la veille des explosions des Nord Stream.
Selon la première, ces vaisseaux, repérés près des gazoducs, ont pu effectuer des missions de reconnaissance, selon un responsable cité par quotidien allemand Welt.
Le directeur du Fonds de sécurité balte, Otto Tabuns, a supposé que ces activités auraient pu avoir pour objectif de s’assurer qu’il n’y avait pas à proximité "de navires civils ou militaires d’autres pays, dont la présence faciliterait l’identification des auteurs, ou pour éviter des victimes civiles".
Pendant ce temps, la véritable action de sabotage aurait pu être menée par un sous-marin, a-t-il suggéré.
Des activités "illégales"
Selon la deuxième, la désactivation des transpondeurs (AIS) est associée à des actions clandestines:
"Ceux qui coupent délibérément le signal AIS cherchent à dissimuler des activités illégales", a estimé Göran Swistek, capitaine de frégate de la Bundeswehr et chercheur à la Fondation Science et Politique basée à Berlin, toujours auprès de Welt.
"Si le signal AIS a été délibérément désactivé, on pourrait également supposer dans ce cas ‘que l'on voulait cacher quelque chose’", a-t-il ajouté.
Le passage de ces deux bateaux suspects a été révélé après l’obtention des données satellites analysées par SpaceKnow et communiqués par le magazine Wired. Ils mesuraient chacun de 95 à 130 mètres de long.
L’acte de sabotage confirmé
Le 26 septembre, plusieurs actes de sabotage ont eu lieu sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, qui passent par la mer Baltique, dans les zones économiques exclusives de la Suède et du Danemark. En conséquence, une conduite du Nord Stream 2 et les deux du Nord Stream 1 ont été endommagées. Les dégâts ont entraîné une fuite massive de gaz.
Vladimir Poutine a qualifié ce fait d’"acte de terrorisme international" et tient depuis les Anglo-Saxons responsables de ces actions "qui détruisent les infrastructures européennes".
Ce 18 novembre, l’acte de sabotage "grave" sur les Nord Stream a été confirmé par le service de la sûreté de l’État de la Suède.
Les dégâts "considérables" et la présence d’objets étrangers avec des traces d’explosifs sur place ont été documentés. Le Kremlin a salué ces premiers résultats de l'enquête et pointé la nécessité d’établir l’auteur des faits.