Il importe de retrouver l’équilibre "des forces politiques et sociales issues de la dernière guerre", a fait valoir à Sputnik l’ancien ministre sénégalais de la Culture, écrivain et panafricaniste, Amadou Tidiane Wone.
M.Wone estime que le Président russe "dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas": les sanctions à géométrie variable imposées "selon la tête du client et non selon les règles du droit international commencent à irriter".
"La loi du plus fort est souvent mise en œuvre sous le couvert de règles de droit qui piétinent les aspirations des peuples. Cela est injuste et préoccupant", a-t-il ajouté.
Pour l’interlocuteur de Sputnik, les nouvelles puissances émergentes doivent contribuer à la redéfinition de nouveaux pôles d’équilibres.
"Et pour cela, l’Afrique offre une diversité d’approches et notamment en raison de sa marginalisation des grands lieux de décision mondiaux: est-il acceptable que le continent africain ne dispose pas encore d’un siège de membre permanent au Conseil de Sécurité des Nations-Unies? Au plan diplomatique la Russie gagnerait à soutenir le continent africain dans ce sens."
Signe d’une volonté d’indépendance
L’ancien ministre sénégalais a en outre commenté le fait que les pays africains ont voté massivement contre des résolutions antirusses à l’Onu dans le contexte de l’opération militaire en Ukraine. D’après lui, c’est un signe d’une mutation en profondeur des élites dirigeantes africaines.
"De plus en plus les démonstrations de défiance à l’endroit de l’ordre ancien du monde vont se laisser à voir. Les Africains prennent conscience que leur continent est encore vierge et riche et qu’avec des amis sincères à travers le monde tout est possible!".