La France expulse par erreur un Algérien sans papiers vers la Tunisie

Identifié comme Tunisien, un clandestin a été expulsé de France et reconduit dans son pays d’origine. Une fois en Tunisie, il a été reconnu comme… un ressortissant аlgérien. L’homme a été ramené en France et attend une autorisation de sa patrie pour y être renvoyé.
Sputnik
Un imbroglio autour des origines d’un migrant sans papiers, expulsé de France.Un homme en situation irrégulière a été placé fin octobre dans le centre de rétention administratif (CRA) de Rennes, relate CNEWS.
Dans un premier temps, il a été identifié comme ressortissant tunisien. Pour pouvoir le renvoyer, la France a obtenu un laissez-passer consulaire du pays.
Une fois là-bas, surprise. La Tunisie vérifie ses empreintes et révèle que le clandestin était en fait Algérien. L’homme a été ensuite ramené en France, toujours à Rennes. Actuellement, il est indispensable d’obtenir un laissez-passer consulaire de l’Algérie pour l’expulser vers son pays, détaille la chaîne de télévision.
Le malentendu peut être expliqué par les difficultés d’identifier correctement les migrants clandestins car ils "détruisent leurs documents d’identité et les pays concernés refusent de reconnaître leurs ressortissants", explique le secrétaire régional du Syndicat général de la police (Unité SGP) de Rennes, Davis Leveau, interrogé par CNEWS.

Expulsions au cœur de la polémique

Un incident qui survient peu avant l’annonce faite par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur les grandes lignes de son projet de loi sur l’immigration. Il table sur un "équilibre" entre le durcissement du régime des expulsions tout en renforçant le soutien des travailleurs immigrés.
Cette épineuse question d’expulsions qui date de plusieurs décennies est revenue au centre des débats avec l’affaire Lola, du nom de la jeune fille tuée par une ressortissante algérienne sans papiers. En effet, seulement une faible part de toutes les obligations de quitter le territoire français (OQTF) prononcées au pays est mise en œuvre.
Par exemple, sur 122.000 obligations éditées en 2021, près de 17.000 éloignements ont été effectués, a détaillé le ministre. D’ailleurs, la moitié des OQTF font l’objet de suspension suite à des recours. Selon l’Ifrap, les chiffres d’exécutions des OQTF ne cessent de baisser depuis presque 10 ans. Lors du premier semestre 2021, le taux était 5,67% contre 22,34% en 2012.
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