L’ambassadeur de Russie en France a évalué à quel niveau cette dernière pouvait contribuer au règlement du conflit en Ukraine.
L’acteur clé se trouvant outre-mer, "les pays européens sont incapables de jouer le rôle crucial", a estimé Alexeï Mechkov dans une interview à Sputnik.
"Soit dit en passant, l'Allemagne et la France ont connu leur heure de gloire lorsqu'elles étaient garantes des accords de Minsk. Malheureusement, ils n'ont rien fait pour les mettre en œuvre, nous ne pouvons donc pas compter sur une participation globale de la France aujourd'hui", a-t-il expliqué.
L’ambassadeur a précisé que, dans le cadre du dialogue que Moscou et Paris poursuivent malgré tout, les deux parties échangent quant à certains points de la situation en Ukraine.
"Il s’agit des questions liées à la centrale nucléaire de Zaporojié, celles liées à l’exportation des céréales, voilà pourquoi il serait plus logique de compter sur l’implication de la France pour résoudre certains problèmes spécifiques", a poursuivi le diplomate.
Armes françaises en Ukraine
M.Mechkov a tenu à souligner que la Russie suivait de près "les pas inamicaux" de la France, comme la livraison d’armes à l’Ukraine.
"Nous sommes catégoriquement contre, parce que cela ne fait que rallonger le conflit, augmenter le nombre de victimes, y compris parmi la population civile. Nous le déclarons directement", a poursuivi l’ambassadeur.
Des propos qui résonnent avec actualité, alors qu’Emmanuel Macron a promis de livrer prochainement des radars et des missiles antiaériens à Kiev pour "aider les Ukrainiens à se protéger". Il n’a pas précisé de quel type de radars et missiles il s’agissait.
Il a en outre rappelé la prochaine fourniture de six canons Caesar supplémentaires, après la livraison des précédents 18. Or, M. Macron a précisé que la France n’était pas capable de "livrer autant que, parfois, les Ukrainiens le voudraient".
"Quand le Président Zelensky demande de livrer massivement certains dispositifs, je suis obligé d'en garder certains pour nous protéger nous-même, ou protéger notre flanc Est, ce que l'on a fait en Roumanie", a expliqué le chef de l’État.