L’Algérie, très courtisée par les Européens sevrés de gaz russe, ne pourra pas sauver à elle seule la mise, a déclaré à Sputnik l’économiste Mourad Kouachi. Le spécialiste souligne que le retour des Européens vers Alger est tout sauf anodin, puisque le pays des fennecs est le deuxième fournisseur en gaz de l’UE, après la Norvège. Mais ces rallonges pourraient ne pas suffire.
"L'Algérie tient compte de ses partenariats avec les pays européens, mais elle ne peut pas compenser le gaz russe, d'autant plus que les besoins de l'Europe sont très élevés", explique ainsi Mourad Kouachi à Sputnik.
Plusieurs pays européens comme la France, l’Espagne et l’Italie se sont déjà tournés vers Alger pour demander des livraisons de gaz supplémentaires. Mais cela ne va pas sans quelques accrocs. Mi-septembre, le média AlgeriePart avait ainsi affirmé que Sonatrach, géant algérien des hydrocarbures, peinait à satisfaire les nouvelles demandes italiennes.
L’Europe cherche des alternatives
Craignant de devoir passer un hiver compliqué sans les hydrocarbures russes, l’Europe tente d’explorer d’autres pistes d’approvisionnement. Outre l’Algérie, d’autres pays africains sont sur les rangs.
Le Sénégal s’était notamment positionné comme source d’approvisionnement, proposant de livrer du gaz à partir de 2024. L’Égypte a également annoncé vouloir augmenter ses volumes dédiés à l’exportation, même s’il s’agit en grande partie de GNL et que l’Europe doit ici faire face à la concurrence asiatique.
À plus long terme, un gazoduc pourrait également voir le jour entre le Maroc et le Nigéria, pour alimenter l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Europe. Un mémorandum entérinant ce projet avait d’ailleurs été signé mi-septembre entre Rabat et Abuja.