Le ministre turc de l'Agriculture et des Forêts, Vahit Kirişci, a déclaré qu’Ankara s’inquiétait de ce que l’escalade des tensions suite à l’attaque contre le pont de Crimée pourrait causer aux approvisionnements en céréales.
Selon lui, tous sont concernés.
"Il ne s'agit pas d'être poli, d'être gentleman, de ne pas répondre à une agression. L'un attaque l'autre, le second demande au premier s'il l'a fait, répond à l'attaque, et personne ne sait jusqu'où ira cette réponse. Mais la communauté mondiale doit porter une attention particulière à cette question", a-t-il indiqué.
La crainte des prix
Il a tenu à souligner que c’était également important pour la Turquie, car "les prix mondiaux finissent par nous affecter aussi".
"Actuellement, tous nos besoins sont satisfaits, mais nous importons néanmoins 35 à 40% de tournesol. Même si le volume des importations a quelque peu diminué cette année, nos entrepreneurs produisent de la farine, des pâtes et d'autres produits céréaliers à partir de matières premières importées. Nous ne leur fournissons pas de produits nationaux", a expliqué M.Kirişci en soulignant qu’"il n’y a donc pas de risque pour nous actuellement", mais "il y en aura" si le conflit continue comme maintenant.
Il a aussi évoqué le risque pour le fonctionnement du "couloir céréalier" organisé dans le cadre de l'accord sur le blé. 302 navires ont traversé le détroit, transportant environ 6,8 millions de tonnes de céréales.
L’explosion du pont de Crimée
Un camion piégé a explosé le 8 octobre sur le pont de Crimée, reliant la péninsule à la région de Krasnodar. En conséquence, deux travées ont été endommagées et quatre personnes sont mortes. Au moment de la détonation, un train de marchandises passait à côté. Sept wagons-citernes ont pris feu. Le trafic automobile et ferroviaire a été en partie rétabli quelques heures plus tard.
Vladimir Poutine a qualifié l’explosion d’attentat organisé par le régime de Kiev. Selon lui, cette attaque visait une infrastructure d’importance critique pour la Russie.
Les forces russes ont porté en réponse des frappes massives contre des sites militaires et énergétiques partout en Ukraine. Ces bombardements se sont poursuivis les 11 et 12 octobre.