La Russie a montré une partie de son potentiel militaire en frappant diverses installations en Ukraine, a expliqué à Sputnik le politologue espagnol Manuel Monereo Pérez. Cette réponse à la destruction partielle du pont de Crimée montre que Moscou peut toucher n’importe quelle infrastructure ukrainienne.
"La réponse russe démontre quelque chose qui a été caché depuis le début: la capacité des forces armées russes combinées à détruire les infrastructures civiles, énergétiques et technologiques ukrainiennes", estime-t-il.
Le politologue souligne néanmoins que l’opération militaire russe reste mesurée, "contrôlée politiquement", afin de réduire les coûts humains et économiques. L’Otan, au contraire, entretient une tension permanente, propice à l’escalade.
Une agressivité de l’Alliance que le spécialiste décèle notamment dans les récentes déclarations de Volodymyr Zelensky, qui avait demandé des frappes préventives sur le territoire russe pour éviter un hypothétique dérapage nucléaire.
Des négociations inenvisageables?
Cette fuite en avant de l’Otan semble d’ailleurs être le principal obstacle à la tenue de pourparlers, alors que Vladimir Poutine avait déjà tendu la main à Kiev fin septembre, comme l’explique à Sputnik Hoang Giang, expert vietnamien en relations internationales.
"Avec ses frappes, la Russie montre qu'elle peut répondre dignement. Il est difficile de s'asseoir à la table des négociations maintenant, car les États-Unis et l'Occident veulent combattre la Russie jusqu'au dernier Ukrainien", explique-t-il.
Le 10 octobre, la Russie avait visé des installations énergétiques dans plusieurs villes d’Ukraine, en réponse à l’explosion survenue sur le pont de Crimée. Des coupures de courant ont été constatées dans plusieurs grandes villes, comme Kiev ou Lvov.