Le Président américain a apporté son obole au tapage médiatique sur l’éventuelle utilisation d’armes nucléaires par la Russie. Peu avant, le Président ukrainien Zelensky avait appelé l’Otan à lancer des frappes préventives contre la Russie.
"Nous n’avions pas fait face à la perspective d’une apocalypse depuis Kennedy et la crise des missiles cubains en 1962", a-t-il déclaré jeudi à New York.
Joe Biden a évoqué la confrontation de 13 jours en 1962 qui a suivi la découverte par les États-Unis du déploiement secret d'armes nucléaires de l'Union soviétique à Cuba.
Faisant porter la responsabilité de l’escalade sur la Russie, il a ajouté que Vladimir Poutine "ne plaisante pas lorsqu’il parle de l’utilisation potentielle d’armes nucléaires tactiques".
Scénarios décrits dans la doctrine nucléaire
Dans son message à la nation du mois de septembre, le Président russe a accusé l’Occident de recourir au chantage nucléaire. Il a cependant averti qu’"en cas de menace à l’intégrité territoriale", la Russie pourrait user de tous les moyens en sa possession.
"Ce n’est pas du bluff", a-t-il mis en garde.
"Et ceux qui veulent nous faire du chantage à l’arme nucléaire doivent savoir que la rose des vents peut se retourner dans leur direction", a-t-il ajouté.
Les scénarios dans lesquels Moscou pourrait théoriquement utiliser des armes nucléaires sont décrits dans la doctrine militaire russe. Elle admet l’utilisation de ce type d’armes en cas d'agression contre la Russie ou ses alliés avec l'utilisation d'armes de destruction massive, ou d'agression avec l'utilisation d'armes conventionnelles, lorsque l'existence de l'État est menacée.
Rien n’indique que la Russie s’y prépare
Associated Press signale cependant que des responsables américains ont indiqué qu'ils n'avaient constaté aucun changement dans les forces nucléaires russes qui nécessiterait de passer en état d'alerte les forces nucléaires américaines.
"Nous n'avons aucune indication que la Russie se prépare à utiliser de manière imminente des armes nucléaires", a fait savoir mardi la porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre citée par AP.
Le porte-parole du Kremlin a déclaré pour sa part le même jour que la Russie ne voulait pas prendre part aux exercices de "rhétorique nucléaire" auxquels s’adonnent des médias et des politiciens occidentaux.