Tir d’un missile balistique: Pyongyang s’oppose aux USA dans la région, selon un expert

Le fait que la Corée du Nord ait tiré un missile balistique au-dessus du Japon pour la première fois en cinq ans est une expression de son mécontentement face à la présence militaire accrue américaine dans la région, indique à Sputnik un universitaire sud-coréen. Pyongyang pourrait prochainement procéder à d’autres tests de missiles.
Sputnik
Ayant tiré un missile balistique qui a survolé le Japon, la Corée du Nord semble protester ainsi contre le renforcement de la présence militaire américaine dans cette région, a estimé auprès de Sputnik un expert de Séoul.
"C’est une expression du mécontentement et une démonstration de menace à l’encontre des armements américains stratégiques qui sont déployés sur la péninsule coréenne", a déclaré Kim Dong-yup, le professeur adjoint de l’Université d’Études nord-coréennes.
Il a rappelé que la plupart de ces équipements et forces stratégiques sont déplacés en Corée du Sud depuis Guam, une île située dans le Pacifique représentant un territoire non incorporé des États-Unis.
En plus de cela, fin septembre, l’USS Ronald Reagan s’est amarrée au port de la ville de Pusan pour participer à des manœuvres conjointes avec la Corée du Sud. Comme Pyongyang a réagi à ces démarches par une série de tirs de missiles de petite portée, ce nouveau test est susceptible de s’y inscrire, poursuit-il.
Pour l’heure, le type de missile tiré n’est pas officiellement confirmé mais l’expert suggère qu’il s’agit d’une version modernisée de Hwasong-12. Il a déjà été lancé plusieurs fois par le passé.
Si tel était le cas, ce tir marquerait un nouveau record de distance, Tokyo l'estimant à environ 4.500 km. Il a volé à une altitude de 970 km, à une vitesse proche de Mach 17, survolant le Japon en direction de l'est.

Course aux armements

"Prochainement, la Corée du Nord pourrait tester un missile mer-sol balistique stratégique de type Pukkuksong-3 depuis un sous-marin et un missile balistique intercontinental à une distance réelle", a avancé Kim Dong-yup. Selon lui, Pyongyang et Washington "jouent" à la course aux armements pour s’intimider l’un l’autre.
À la question de savoir si la Défense antiaérienne américaine est capable d’abattre un tel missile, le professeur s’est dit incertain:
"Il y a divers types des systèmes de défense antiaérienne. Ceux qui se trouvent sur le territoire continental des États-Unis visent les missiles à la fin du vol à une vitesse de plus de Mach 20. Théoriquement, ils ne surveillent même pas les missiles depuis leur lancement mais ont simplement la mission d’abattre les cibles qui s’approchent de leur territoire. Mais c’est de la théorie. On ignore s’ils [ces systèmes] peuvent assurer la défense sur le terrain".
Le dernier tir de missile par Pyongyang au-dessus du Japon remonte à 2017. Tokyo a maintenant activé son système d'alerte pour demander aux habitants de certaines zones de se mettre à l'abri.
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