La France a fait "un scandale" à une réunion de l’Onu à cause du Nord Stream

La représentation française à l’Onu a coupé la parole d’un responsable de Gazprom lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu "en faisant un scandale", a déclaré l’adjoint du représentant russe auprès de l’Organisation. Le cadre de Gazprom voulait répondre aux accusations portées par les Occidentaux au sujet du sabotage des Nord Stream.
Sputnik
Le représentant permanent français n’a pas permis à un responsable de Gazprom d’intervenir au sujet du sabotage des Nord Stream, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, a fait savoir la partie russe.
Cette réunion s’est tenue le 30 septembre à l’initiative de Moscou. Au cours de celle-ci, le représentant officiel de Gazprom a tenu un discours. Plus tard, il a souhaité intervenir de nouveau pour apporter des commentaires, ce qui a déplu à certains:
"La fin de la réunion a été assombrie par un scandale avec la participation du représentant permanent français, Nicolas de Rivière [qui présidait la réunion, ndlr]. De toute évidence, il s’est emporté en raison de la fragilité des critiques des Occidentaux à l’encontre de nos approches, et a violé toutes les normes et les pratiques du Conseil de sécurité. Il n’a pas permis au porte-parole de Gazprom, Sergueï Koupriyanov, de répondre aux accusations incorrectes portées contre sa compagnie", a indiqué sur Telegram l'adjoint du représentant russe à l'Onu, Dmitri Poliansky.
Ce alors que la partie française a toujours appelé au dialogue et à la prise en compte des avis différents, "une carte de visite des Français au Conseil de sécurité":
"Mais quand le moment est venu, tout s’est réduit à une tentative banale de faire taire l’intervenant", a-t-il pointé.
D’après ses dires, ses adversaires ne s’attendaient pas à ce que la Russie présente des arguments incontestables qui demandent d’"utiliser sa tête et de réfléchir logiquement":
"C’est la raison pour laquelle ils avaient l’air terne et confus. La réunion a été très utile du point de vue de la promotion de nos approches et de l’information réelle. Mais elle n’a pas laissé le moindre doute sur le fait que les membres occidentaux du Conseil […] font tout pour faire traîner une enquête juste et impartiale […] et pour faire avancer l’idée absurde que la Russie est la présumée responsable du sabotage", conclut-il.

Les fuites

Quatre fuites, précédées d’explosions, ont été enregistrées entre le 26 et le 29 septembre dans les zones économiques de la Suède et du Danemark. Selon le rapport officiel de ces deux pays remis à l’Onu le 30 septembre, les fuites sont dues à des explosions sous-marines équivalant "à des centaines de kilos" de TNT.
Les services de sécurité russes (FSB) ont ouvert une enquête pour "acte de terrorisme international" après ce sabotage présumé. Plus tard, le directeur russe du Service des renseignements extérieurs a déclaré disposer de données sur l'implication occidentale dans l'incident.
Le Président russe a tenu "les Anglo-Saxons" comme responsables des attaques, car ils "ne sont plus satisfaits des sanctions, [et] passent déjà aux sabotages, en détruisant de fait les infrastructures européennes".
La Commission européenne a pour sa part promis une réponse à cette "perturbation délibérée des infrastructures énergétiques européennes".
En France, l’ex-bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, a aussi ciblé les États-Unis, les accusant d’être des "fauteurs de guerre". Même certitude chez l’économiste Philippe Herlin, pour qui la thèse d’un inside job russe ne tient pas la route, Moscou n’ayant qu’à "tourner le robinet" pour couper le gaz aux Européens. Selon l’essayiste, l’auteur du sabotage est sans doute Washington.
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