Les récentes joutes verbales entre Bamako et Niamey n’ont rien à voir avec les récentes mesures prises par le Niger. Le 27 septembre, le ministre de l’Élevage et porte-parole du gouvernement, Tidjani Abdoulkadri, a expliqué dans un communiqué les raisons de cette décision. Il a d’abord rappelé que son pays avait donné le feu vert, en août 2022, à certaines sociétés pour transporter des produits pétroliers en provenance du Nigeria vers d’autres États, dont le Mali.
"Dans le cadre des opérations de transit transfrontalier des hydrocarbures, le ministre des Finances, à travers la Direction générale des douanes, avait autorisé certaines sociétés à acheminer des produits pétroliers en provenance du Nigeria vers certains pays voisins, notamment le Mali, en août 2022", a rappelé le ministre.
Toutefois, c’est après avoir constaté des "pratiques frauduleuses" dans le domaine fiscal que son gouvernement a décidé de stopper les transports.
Il a tenu a préciser que cette mesure n’avait rien à voir avec la brouille diplomatique entre le Mali et le Niger. Le ministre des Finances, Ahmat Jidoud, a lui aussi tenu à souligner qu'il s'agissait d'"une coïncidence hasardeuse" du calendrier
Suspension du transit
Le 21 septembre, le Niger a pris la décision d’arrêter le transit de produits pétroliers à destination du Mali. Toutefois, les produits destinés à la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) sont exemptés de cette restriction.
Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs ont vu à travers cette résolution, une mesure de rétorsion à l’encontre du Mali. Le 24 septembre, le Premier ministre malien par intérim avait pris pour cible dans son discours à la tribune des Nations unies, le président du Niger en l’accusant d’être étranger.