Les céréales ne parviennent pas aux pays pauvres depuis l'Ukraine, bien que la Russie ait soulevé cette question il y a longtemps, a déclaré Vladimir Poutine.
"On en parle, on en parle, c'est en vain, personne ne l'entend. Au 23 septembre, sur 203 navires qui ont quitté les ports ukrainiens, seuls quatre sont allés aux pays les plus pauvres dans le cadre du programme des Nations unies", a souligné le chef de l’État.
Qui plus est, sur 46 navires envoyés entre le 19 et le 23 septembre, 14 ont identifié le pays intermédiaire, la Turquie, comme le pays destinataire, alors que sur les 32 navires restant 25 ont été expédiés en Union européenne.
"Ce sont qui, les pays pauvres? La situation ne change pas. Il est juste inconfortable de le dire, mais c’est une duperie totale et rien d’autre", a déploré le Président.
Les livraisons russes restes entravées
Vladimir Poutine a également indiqué que les livraisons de céréales et engrais russes étaient toujours entravées pour le marché international.
"Les sanctions contre la Russie risquent de provoquer une nouvelle aggravation de la situation, une crise alimentaire globale vers laquelle le monde va depuis plusieurs années", a-t-il ajouté.
À cet égard, il a tenu à souligner que cela n’était "absolument pas lié à l’opération spéciale militaire russe dans le Donbass". Il en a imputé la responsabilité à "certains pays leaders qui ont construit leur politique de cette manière dans le domaine des finances et de l'alimentation".
"Comble de cynisme" occidental
Le 20 septembre, le Président russe avait qualifié de "comble de cynisme" et d’"égoïsme" la passivité de l’UE, qui n’a pas réagi à la proposition russe sur les 300.000 tonnes d’engrais stockés dans les ports maritimes européens.
Quatre jours plus tôt, Vladimir Poutine avait déclaré que Moscou était prêt à transférer gratuitement tous ces engrais aux pays pauvres.