Ce 24 septembre, à l’Assemblée générale de l’Onu, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueї Lavrov, a formulé la vision russe du développement de l’organisation, ainsi que les défis majeurs à relever pour la stabilité internationale, dont la politique agressive des États-Unis.
Évolution du Conseil de sécurité de l’Onu
Moscou plaide pour l’élargissement du Conseil de sécurité de l’organisation des Nations unies..
"Nous voyons des perspectives de la démocratisation du Conseil de sécurité uniquement dans la présence accrue et indispensable des pays de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine", a indiqué le chef de la diplomatie russe.
La Russie considère le Brésil et l’Inde comme "des acteurs internationaux clés et des candidats dignes d’être membres permanents du Conseil". Dans le même temps elle prône la nécessité de "relever le profil de l’Afrique".
Assurer le respect de la Charte des Nations unies
Moscou appelle tous les pays-membres de l’Onu à rejoindre le Groupe des amis pour la Défense de la Charte des Nations unies fondé en 2021 dans le cadre onusien.
"Aujourd’hui, il importe que tous les États-membres confirment leur attachement aux objectifs et principes de la Charte afin de rétablir la responsabilité collective pour les destins de l’humanité".
Choisir l’ordre mondial futur
Pour la Russie, ainsi que pour "tout observateur impartial", il est clair que "l’avenir de l’ordre mondial est en train d’être tranché".
"Les pays ont entre les mains le destin du monde. Soit celui-ci sera dominé par les intérêts d’un hégémon, qui obligera tout le monde à vivre selon ses règles. Soit ce sera un monde démocratique et juste, sans chantage et intimidation des indésirables, sans néonazisme et néocolonialis…"
Moscou a déjà choisi le second modèle et, en compagnie de ses alliés, avance dans cette direction, a noté le ministre.
Washington se considère "Messager de Dieu"
S’étant déclaré "maître du monde", pour ne pas dire "Messager de Dieu" sur Terre, Washington a endossé la responsabilité de décider du destin des nations entières. Mais toutes les interventions américaines, que ce soit en Yougoslavie, en Irak, en Libye ou en Syrie, n’ont apporté que la mort et la souffrance à des centaines de milliers de civils, a rappelé M.Lavrov.
"Les intérêts de l’Occident ont-ils été lésés au moins dans l’un de ces pays? Ont-ils interdit l’anglais ou des langues d’autres pays de l’Otan, les médias ou la culture occidentaux? Les Anglo-saxons ont-ils été proclamés "non humains" ou été pris pour cible par des armes lourdes? Quels sont les résultats des aventures des États-Unis au Proche-Orient? Une meilleure situation en matière des droits de l’Homme? Une situation politique et sociale plus stable? La croissance du bien-être de la population? Nommez un pays où la vie s’est améliorée après une intervention musclée de Washington"
Les États-Unis veulent arrêter le "cours de l’histoire" en faisant du monde entier leur "arrière-cour", à son avis.
Confrontation de l’Occident avec Moscou et Pékin
Avec Washington en tête, l’Occident déclare ouvertement vouloir désintégrer et "effacer de la carte politique du monde" la Russie qui a choisi la souveraineté et l’indépendance.
L’Ukraine n’est qu’un "élément jetable" pour l’Occident dans la lutte contre Moscou.
"L’Otan a proclamé la Russie une menace directe sur la voie vers la domination totale des États-Unis dans le monde", a rappelé le chef de la diplomatie.
En même temps, La Chine est définie comme un "défi stratégique à long terme" pour les États-Unis.