Moscou "ne veut pas jouer au jeu" des visas avec l'Europe

Face à ce qu'elle considère comme une violation des droits et libertés fondamentales, la Russie ne va pas se joindre aux jeux des restrictions de visas initiés par les pays baltes et la Pologne, selon l'ambassadeur russe à Berlin.
Sputnik
Ce 19 septembre entre en vigueur l'interdiction pour les citoyens russes d'entrer dans les trois pays baltes (Lettonie, Lituanie et Estonie) et en Pologne, même en possession d'un visa Schengen. La Suisse a également suspendu la délivrance simplifiée de visas.
De son côté, la Russie ne soutiendra pas ces jeux de restrictions et de discrimination, a déclaré à Sputnik l'ambassadeur de Russie à Berlin, Sergueï Netchaïev.
"Comme l'a clairement laissé entendre le Président russe, nous n'envisageons pas de jouer à ce genre de jeu. Les portes de notre pays resteront ouvertes pour tous ceux qui le désirent."

Beaucoup de Russes vivent en Allemagne

Il a dit ne pas vouloir bâtir des hypothèses sur une éventuelle réduction du nombre de visas délivrés aux Russes de la part de l'Allemagne. "Berlin ne soutenait pas initialement les propositions les plus radicales du groupe bien connu de pays, compte tenu notamment de la présence dans le pays d'une diaspora russe de quelques millions de personnes qui entretiennent des liens avec leurs proches et leurs amis en Russie", a-t-il précisé.
Selon le diplomate, les voisins européens de la Russie ne font pas toujours preuve de logique dans leurs actes. "Il est évident qu'ils connaissent des problèmes quant à l'élargissement permanent du catalogue de sanctions antirusses, demandé par Bruxelles et Washington".

Des libertés piétinées

Ces actes impopulaires nuisent aux intérêts des habitants de ces pays, note M. Netchaïev. Et les restrictions en matière de visas vont à l'encontre des valeurs que les Européens avaient proclamées auparavant, dont le respect des droits et libertés de l'Homme basiques et le refus à la discrimination fondée sur la nationalité, a-t-il ajouté.
Il s'agit de la mise en œuvre de l'initiative avancée fin août par plusieurs pays de l’Union européenne en vue de sanctionner la Russie pour son opération spéciale en Ukraine. Cette initiative reste cependant controversée au sein de l'UE.
Ces mesures visent à restreindre l'entrée dans la zone Schengen pour les citoyens russes voyageant pour des raisons touristiques, culturelles, sportives ou commerciales. Des exceptions sont prévues, notamment pour des raisons humanitaires, ainsi que pour les personnes résidant déjà dans l'un des pays et les dissidents politiques.
Selon la Première ministre estonienne Kaja Kallas, les touristes russes ne doivent pas bénéficier du privilège de visiter l’Europe.
D'autre part, les États-Unis envisagent d'augmenter le nombre de consulats en Russie afin de simplifier la délivrance de visas américains aux Russes, a déclaré la sous-secrétaire d'État aux Affaires politiques Victoria Nuland.
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