La Centrafrique a demandé en août à la Russie de leur envoyer davantage d’instructeurs, alors qu’en toile de fond, les troupes françaises se retiraient du Mali. Cela s’explique principalement par le souhait du pays africain d’améliorer les compétences de son armée, a déclaré à Sputnik le chef de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI).
"Dans un premier temps, les spécialistes russes viennent en Centrafrique dans le cadre de la coopération bilatérale pour rétablir la sécurité dans ce pays […] qui manque de militaires qualifiés", a indiqué Alexandre Ivanov.
Bien que la montée de la menace terroriste dans le Sahel impacte implicitement la situation générale en Afrique, l’objectif prioritaire reste la formation du personnel qualifié en Centrafrique, poursuit-il.
"Afin de libérer la Centrafrique du terrorisme, il faut avoir une armée permanente, apte au combat, disposée dans toutes les régions du pays", a précisé M.Ivanov.
La gendarmerie et la police aussi concernées
En août, Bangui a fait part, auprès de l’Onu, de son intention d’augmenter le nombre d’instructeurs russes de 3.000 supplémentaires. Plus tard, un groupe comptant 210 personnes est arrivé au pays, portant le nombre total d’instructeurs à 1.345.
L’arrivée d’autres petits groupes d’instructeurs est attendue, a noté le directeur de la COSI.
Interrogé sur le processus de formation, M.Ivanov a fait savoir que le personnel manquait également dans la gendarmerie et dans la police:
"Nous menons une formation intense des conscrits pour qu’ils puissent être prêts à tout défi et servir leur pays, pour défendre la population civile".
C’est la raison pour laquelle le travail réalisé par les instructeurs de la COSI en Centrafrique est "si importante", conclut-il.
Enfin, "l’armée centrafricaine a besoin d’armements de qualité pour vaincre totalement le terrorisme, une tâche qui ne peut être atteinte qu’en cas de levée de l’embargo onusienne sur les importations d’armes", a précisé le directeur de la COSI.
L’interdiction des livraisons d’armes en Centrafrique a été mise en place le 5 décembre 2013 par le Conseil de sécurité de l’Onu, sur fond de guerre civile déclenchée en 2012.