Échange entre une politologue estonienne et un diplomate finlandais sur la Russie

Une politologue estonienne s’est indignée de la politique finlandaise en matière de visas à l’égard des Russes. Un diplomate finlandais lui a répondu en faisant référence aux lois finlandaises de son pays.
Sputnik
La Finlande ne souhaite pas suivre la ligne radicale des pays baltes. Le média finlandais Iltalehti a rapporté que la directrice de l'Institut estonien de politique étrangère, Kristi Raik, s’était interrogée dans un tweet sur l’absence de mise en place d’une interdiction totale des visas aux Russes par la Finlande, contrairement à ce qui a été fait en Pologne et dans les pays baltes.
"Je suis étonné que la Finlande ne se rallie pas à la nouvelle décision des États baltes et de la Pologne de restreindre l'entrée des touristes russes munis de visas Schengen délivrés par d'autres États membres de l'UE. La Finlande fait référence à des considérations juridiques, que je trouve peu convaincantes", a écrit Mme Raik.
La politologue a rappelé que durant la pandémie de Covid-19, plusieurs pays de l’Union européenne avaient mis en place des restrictions nationales à la libre circulation des individus et que celle-ci l’avait été en raison d’une menace sérieuse.
Cette publication n’a pas échappé à Jussi Tanner, du ministère finlandais des Affaires étrangères. Il lui a répondu que la Finlande n’imposait pas de restrictions d’entrée pour les Russes, car une interdiction générale de visa ou d’entrée à l’encontre d’une seule citoyenneté était incompatible avec la loi de son pays.
"Pourquoi la Finlande ne prépare-t-elle pas une interdiction d'entrée –ou une interdiction de visa– pour les citoyens russes? J'essaie d'expliquer. L'autorité publique doit toujours respecter strictement la loi, et nous ne pensons pas qu'une interdiction générale de visa (ou d'entrée) pour une nationalité soit compatible avec la loi", a répliqué le diplomate.
Point par point, il a ensuite expliqué que chaque demande de visa et entrée sur le territoire devait être examinée au cas par cas selon les critères fixés par la loi et qu’il ne pouvait y avoir d’utilisation arbitraire du pouvoir. Il a poursuivi en déclarant que chaque citoyen russe ne constituait pas une menace pour la sécurité nationale.
Concernant la comparaison avec la pandémie de Covid-19, il a affirmé que les mesures extraordinaires qui ont été prises à ce moment-là étaient motivées par le fait que chaque individu pouvait représenter un risque pour la santé publique en raison d’une infection. Selon le diplomate, la situation est différente, et la législation comme les outils sont différents.

Restrictions de visas

Le 9 septembre, le Conseil européen a adopté la décision de suspendre l’accord visant à faciliter les visas entre l’UE et la Russie datant de 2007. Ces nouvelles mesures sont entrées en vigueur le 12 septembre. Elles entraînent pour les Russes une hausse des frais de demande de visa, des délais de traitement plus longs et la présentation de documents supplémentaires. La Pologne et les pays baltes se sont entendus pour restreindre l’entrée dans leur pays à partir du 19 septembre à tous les citoyens russes détenteurs de visas Schengen.
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