Alors qu’il y a déjà de l’eau dans le gaz entre la Turquie et la Grèce, Recep Tayyip Erdogan a fait une déclaration explosive.
"À cette occasion, je voudrais rappeler une fois de plus que la Grèce, qui a accru son harcèlement et sa grossièreté envers notre pays récemment, n'est pas notre interlocuteur car nous n'avons pas d'égalité sur les plans politique, économique ou militaire", a-t-il martelé lundi 5 septembre, à l'issue de la réunion de cabinet qu'il a présidée à Ankara.
En évoquant sa tournée dans les Balkans qu’il entame ce mardi, il a fait valoir le caractère pacifique de la politique turque.
"La Turquie, représentante de la paix, de la tranquillité, du développement et de l'équité dans cette région où les tensions ont récemment augmenté, continuera à remplir ses devoirs", a-t-il affirmé, cité par Anadolu.
Le ton monte
L’attitude est tout à fait différente à l’égard de la Grèce avec laquelle la Turquie dispute le tracé de la frontière maritime et aérienne dans la zone de la mer Égée.
La rhétorique conflictuelle entre les deux pays s'est fortement intensifiée ces derniers jours. Surtout après qu’Ankara a accusé dimanche dernier Athènes d’avoir activé ses systèmes de défense antiaérienne S-300 en visant des avions de chasse turcs F-16. Les appareils étaient en train d’effectuer une mission de reconnaissance, selon les autorités turques.
Pour sa part, la Grèce dénonce toute accusation de la Turquie concernant le prétendu suivi de F-16 turcs.
Elle juge "scandaleuses et excessives" les actions des responsables turcs, sapant par là même, selon elle, la cohésion de l’Otan.
La Turquie multiplie les références historiques dans son discours et menace la Grèce de lui faire payer un prix élevé si elle va plus loin.