Donbass. Opération russe

Macron a "lamentablement échoué dans sa mission de médiation", selon un spécialiste de l’Iran

La tentative d’Emmanuel Macron de solliciter Téhéran pour jouer les médiateurs en Ukraine est révélatrice de son propre échec diplomatique sur le dossier, a expliqué à Sputnik un spécialiste de l’Iran, qui évoque en outre la "naïveté" de l’Europe.
Sputnik
Alors qu’Emmanuel Macron a récemment affiché sa volonté de poursuivre le dialogue avec la Russie, ses appels du pied à l’Iran pour reprendre le flambeau de médiateur en Ukraine sont un aveu d’échec, a expliqué à Sputnik Farhad Ibragimov, spécialiste russe de l'Iran.
"La tentative de Macron ressemble à du désespoir: il ne sait plus vers qui se tourner pour débloquer la situation. Les Européens eux-mêmes ne peuvent rien pour apaiser le climat en Ukraine. Désormais, le Président français essaie de transférer la fonction de négociateur à d'autres pays, en particulier à l’Iran. Le Président Macron a lamentablement échoué en tant que médiateur", affirme le spécialiste.
Macron s’est enlisé dans le dossier ukrainien notamment car il avait les mains liées par l’appartenance de la France à l’Otan, souligne Farhad Ibragimov. Malgré ses appels téléphoniques à Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, le Président français n’a pas pu éviter l’escalade autour de la centrale nucléaire de Zaporojié.

Naïveté européenne

Si l’Iran a le "potentiel d’un médiateur", en particulier grâce à ses liens privilégiés avec Moscou, il ne pourra en rien changer le cours du conflit, souligne encore Farhad Ibragimov. Les Européens font preuve de naïveté en pensant que la Russie va se laisser détourner de ses objectifs militaires par l’action de médiateurs, que ce soit Téhéran ou Ankara, ajoute-t-il.
"Le Président Macron part précisément de ce postulat: si l'Iran devient négociateur, il pourra d'une manière ou d'une autre influencer la position de la Russie dans le conflit. C'est une illusion et une naïveté de la part des Européens. L'Iran est bien conscient que même s'il devient une plateforme de négociation, son rôle de médiateur se résumera à fournir son territoire pour les réunions des délégations de la Russie et de l'Ukraine, rien de plus", explique ainsi le spécialiste.
Le rôle de médiateur serait encore plus délicat sur la question de la centrale de Zaporojié, puisque l’Iran est lui-même aux prises avec l’Agence internationale de l'énergie atomique pour la gestion de son nucléaire civil, rappelle encore Farhad Ibragimov.
L’escalade autour du site semble néanmoins être quelque peu retombée, avec l’arrivée sur place de la mission de l'AIEA, ce 1er septembre
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