En réagissant aux propos de la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss, qui ne fera confiance à l’absence de plans d’envahir l’Ukraine que lorsque la Russie retirera complétement ses troupes de la frontière, Maria Zakharova a appelé Londres à s’excuser pour ses "mensonges".
La ministre avait précédemment déclaré, sans fournir de preuves, que la Russie préparait "une ingérence sous un drapeau étranger" en Ukraine.
"Que Dieu garde la Reine. Qu’il la protège d’une façon plus sure. Nous n’avons pas rapproché nos troupes des frontières britanniques. Nous n’avons attaqué la Grande-Bretagne qu’à proximité des aiguilles [de la cathédrale] de Salisbury, comme l’estime la génération précédente de la pensée politique londonienne. Il est grand temps que la partie britannique s’excuse pour la totalité des mensonges que ses officiels ont communiqués sur ces sujets à la communauté internationale", a-t-elle indiqué sur sa chaîne Telegram.
Une référence à l’affaire Skripal
La diplomate sous-entend l’empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia en mars 2018 à Salisbury. La Première ministre britannique, Theresa May, avait accusé la Russie d'être derrière. Selon Londres, un agent innervant d’un groupe de produits connus sous le nom de "Novitchok" avait été utilisé.
Moscou avait dénoncé cela et déclaré que le Royaume-Uni avait tenté de profiter de l’affaire Skripal pour exercer des pressions et attiser la russophobie.
Le jour où la propagande de guerre a échoué
Quelques heures plus tôt, Maria Zakharova s’est exprimée, toujours sur Telegram, sur la date précise de cette prétendue invasion annoncée par certains médias américains.
"Le 15 février 2022 restera dans l'histoire comme le jour où la propagande de guerre occidentale a échoué. Ils [les propagandistes] ont été humiliés et anéantis sans un seul coup de feu", a-t-elle ironisé.
Auparavant, l'agence américaine Bloomberg, qui avait par ailleurs annoncé par erreur "l'invasion" de l'Ukraine par la Russie, avait rapporté, citant des responsables sans les nommer, que le Kremlin pourrait "attaquer" le 15 février.
Le 14 février a été riche en annonces sur le début de l’invasion russe, mainte fois démentie par Moscou.
Zelensky ne croit pas la prophétie de Johnson
Boris Johnson l’a d’abord jugée possible "dans les 48 heures". La Maison-Blanche lui a fait écho en affirmant que "l’invasion pourrait avoir lieu à tout moment", par exemple cette semaine.
L’hypothèse liée à la date du 16 février suscite également le scepticisme du Président ukrainien Volodymyr Zelensky. Lundi 14 février, il a adressé un discours dans lequel il l’a mentionnée. Plus tard, son conseiller Mykhaïlo Podolyak a expliqué que cela devait être interprété comme de l'ironie, ajoutant que le gouvernement restait sceptique quant aux "dates concrètes" mentionnées pour une éventuelle invasion.
La Russie retire ses troupes
Quant à la Russie, elle a procédé ce 15 février à un retrait partiel de ses forces participant à d’importants exercices à quelques centaines de kilomètres de la frontière ukrainienne.
Ces troupes, appartenant à des unités des districts militaires Sud et Ouest, ont commencé à regagner leurs bases après la fin des manœuvres, a annoncé le ministère russe de la Défense.