Guerre et légalité internationale
"En attaquant des manifestants civils à Guerguerat, le gouvernement marocain a violé l’ensemble des accords pris sous l’égide de l’Onu, notamment celui du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Cette situation explosive a obligé le Front Polisario à trouver une formule pour se défendre puisque l’Onu n’a pas fait son travail. Ses dirigeants ont pris acte de la fin de l’accord de cessez-le-feu signé avec le Maroc et ils ont donc décidé de reprendre la lutte de libération. C’est un choix légitime reconnu par la charte des Nations unies qui précise que le peuple victime a le droit de choisir les moyens qu’il juge adéquat pour se défendre", souligne Pierre Galand.
"Nous devons prendre en considération cette situation de guerre pour adapter l’action du Mouvement de solidarité international. C’est une nouvelle réalité. Ainsi, les exigences du mouvement de solidarité envers l’Onu, l’Union africaine et l’Union européenne, les dénonciations en matière de droits de l’Homme, l’exploitation illégale des ressources naturelles par le Maroc devront être présentées sous une nouvelle forme. Les militants qui accompagnent le peuple sahraoui devront être plus exigeants et plus résistants car c’est un peuple qui est plus que jamais en danger", note Saïd Layachi qui conduit la délégation algérienne à Las Palmas.
"C’est un bouleversement total dans la conception même de la Commission européenne qui, jusqu’à présent, décidait souverainement de ses rapports avec les autres États selon ses intérêts et non pas selon le droit international. Le séisme est tel que la Commission a elle aussi introduit un recours [en appel] auprès de la Cour de justice de l'Union européenne. Donc ce n’est plus quatre juges qui sont appelés à statuer mais 16 juges pour conforter ou invalider les 513 pages de l’arrêt qui a été défini le 29 septembre. La Cour a une vingtaine de mois pour statuer", note Pierre Galland.