"L’usage récurent d’engins explosifs contre des cibles civiles marque un tournant inquiétant dans ce conflit qui peine à trouver des solutions. C'est une étape d'une guerre qui s'enlise […]. C'est une autre dimension de la guerre, une sorte ‘d’intifada anglophone’ contre le pouvoir de Yaoundé", explique au micro de Sputnik Hippolyte Éric Djounguep, chercheur à Trends Research and Advisory et spécialiste des conflits en Afrique subsaharienne, décryptant les dernières attaques enregistrées dans les régions anglophones du Cameroun.
La naissance d’une nébuleuse terroriste?
"Ils veulent aussi attirer et susciter davantage l'intérêt de la communauté internationale sur ce niveau élevé de faillite de la sécurité au Cameroun anglophone", poursuit l’expert.
"Si aucune solution n'est trouvée dans l’immédiat pour sortir de ce conflit, ce modus operandi va se généraliser et s'éterniser. Le gouvernement camerounais risque de voir naître sur son territoire une nébuleuse séparatiste, qui deviendra endémique comme en Somalie avec les al-Chabab [groupe terroriste islamiste somalien, ndlr.]", prévient Hippolyte Éric Djounguep.