"Le peuple bamoun perd son monarque, son protecteur, le père de tous les Bamouns, un rassembleur qui au-delà des divergences d'ordre idéologique qui pouvaient exister entre lui et certains de ses sujets, savait toujours préserver l'essentiel, qui était l'unité du peuple bamoun. Le Cameroun perd un grand commis de l'État qui aura connu toutes les étapes de la vie du Cameroun de 1960 à nos jours", rappelle-t-il au micro de Sputnik.
De l’administration au trône
"Sa casquette d’homme politique n'avait aucunement dilué son autorité royale. Au-delà de tout, les Bamouns de toute part, quelles que soient leurs obédiences politiques, la tendance religieuse, etc. se retrouvaient comme un seul homme autour de leur chef. Pendant les élections, les joutes politiciennes pouvaient prendre une certaine ampleur, encore qu’il n'avait jamais fait campagne à Foumban. Sauf en 1996, lorsqu'il avait été candidat pour les municipales", souligne son biographe.
Le royaume bamoun, l’une des plus vieilles dynasties d’Afrique
"La civilisation bamoun jusqu'à présent est l'une des civilisations les plus anciennes et mieux conservées au Cameroun et même en Afrique. S’il est une tribu qui peut redouter la disparition de ses us et coutumes, ce n’est sûrement pas les Bamouns. Et cela est en grande partie à mettre à l'actif du sultan Ibrahim Mbombo qui, par exemple, a travaillé à l'inscription de l'écriture shü-mom au patrimoine immatériel de l'UNESCO, à la préservation des reliques, des masques et autres objets d'art bamouns en construisant, par exemple, un gigantesque musée durant son règne. Il a aussi et surtout restauré le Nguon (festival du peuple bamoun)", témoigne le biographe.