La consommation régulière de viande est associée à une gamme de maladies que les chercheurs n'avaient pas envisagées auparavant, selon une vaste étude au sein de la population menée par une équipe de l'université d'Oxford. Les résultats de l'étude ont été publiés le 2 mars dans BMC Medicine.
Les résultats associent une consommation régulière de viande à un risque plus élevé de diverses maladies, y compris les maladies cardiaques, la pneumonie et le diabète, mais un risque plus faible d’anémie ferriprive. Les données de leur étude ont montré que la consommation excessive de viande rouge et de viande transformée, comme le bacon et les saucisses, peut être liée à une probabilité accrue de développer un cancer colorectal. Mais jusqu'à présent, il n'était pas clair de savoir si une consommation élevée de viande en général peut augmenter ou réduire le risque d'autres maladies non cancéreuses.
«Nous savons depuis longtemps que la consommation de viande rouge non transformée et de viande transformée est susceptible d'être cancérogène et cette recherche est la première à évaluer le risque de 25 problèmes de santé non cancéreux liés à l'ingestion de viande dans une étude», a expliqué l'auteure principale de la recherche, la docteure Keren Papier, de l’université d'Oxford.
Cette recherche a utilisé les données de près de 475.000 adultes du Royaume-Uni, qui ont été surveillés pour 25 causes principales non cancéreuses de visites médicales. Au début de l'étude, les participants ont rempli un questionnaire qui évaluait leurs habitudes alimentaires, y compris leur fréquence de consommation de viande, après quoi ils ont été suivis pendant une période de huit ans en moyenne.
Les conclusions tirées de l’étude
Dans l'ensemble, les participants qui consommaient régulièrement de la viande rouge non transformée et de la viande transformée, trois fois ou plus par semaine, étaient plus susceptibles que ceux qui mangeaient peu de viande de fumer, de boire de l'alcool, de souffrir d'obésité et de manger moins de fruits et de légumes, de fibres et de poisson.
Une consommation accrue de viande rouge non transformée et de viande transformée combinée était associée à des risques plus élevés de cardiopathie ischémique, de pneumonie, de polypes du côlon et de diabète. Par exemple, chaque consommation journalière de 70 grammes de viande rouge et de viande transformée était associée à un risque plus élevé de 15% de cardiopathie ischémique et de 30% de diabète.
Une consommation plus élevée de viande de volaille était liée à des risques plus élevés de reflux gastro-œsophagien, gastrite et duodénite, de maladie de la vésicule biliaire et de diabète. Chaque 30 grammes de consommation de viande de volaille plus élevée par jour était associée à un risque 17% plus élevé de reflux gastro-œsophagien et à un risque de diabète 14% plus élevé.
L'équipe de scientifiques a également constaté que la consommation plus élevée de viande rouge non transformée et de viande de volaille était liée à un risque plus faible d'anémie ferriprive que ce qu’il était estimé auparavant.