«Une vaste campagne de promotion politique et idéologique de la part des écolos!»
C’est ainsi que Jean Lassalle qualifie l’instauration d’un menu unique dépourvu de viande dans les cantines de Lyon, sur décision du maire Grégory Doucet. L’édile Europe Écologie-Les Verts a justifié sa décision par la nécessité d’«accélérer le service» afin de respecter le nouveau protocole sanitaire contre le Covid-19.
Mais, pour Frédérique Tuffnell, membre du groupe Écologie Démocratie Solidarité à l’Assemblée nationale, la viande ne doit pas être l’alpha et l’oméga d’une nutrition saine et équilibrée. La députée MoDem de Charente-Maritime, qui déplore dans cette affaire «un débat complètement stérile, qui ne fait pas avancer les choses», estime qu’«il faut continuer à manger de la viande, mais en moindre quantité».
«On doit s’adapter à la demande de la société et des familles pour proposer aux enfants un menu plus équilibré et de meilleure qualité nutritive», avance l’élue centriste à Sputnik.
«Celui-ci peut comprendre des protéines autres que la viande avec des végétaux ou des légumineuses par exemple: l’objectif est d’améliorer la restauration collective en qualité», poursuit-elle.
Les éleveurs bovins sacrifiés?
La mesure n’aurait rien d’«idéologique» donc, si l’on en croit les «écolos», mais viserait avant tout le bien-être des enfants. Et permettrait au passage de gagner quelques points en matière de lutte contre le réchauffement climatique. «C’est vertueux pour la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre», glisse Frédérique Tuffnell. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le marché de la viande (transports, approvisionnement, nourriture des animaux) représente ainsi 14,5% des émissions globales de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.
L’argument laisse toutefois Jean Lassalle pour le moins sceptique:
«C’est une propagande pour abandonner la filière bovine en France! Avec un minimum de précautions, le fait de nourrir des troupeaux ne pose aucun problème écologique», tonne le député des Pyrénées-Atlantiques.
«Il s’agit encore d’une expérimentation sur la base du volontariat, qui sera mise en place à la rentrée de septembre 2021 pour un choix végétarien proposé quotidiennement dans la restauration collective publique», poursuit la députée de Charente-Maritime.
«Ce texte va permettre de promouvoir les circuits courts et les filières locales. Les producteurs de bovins ne seront pas du tout fragilisés: l’objectif n’est pas du tout de stigmatiser une profession», jure-t-elle.
«L’écologie des Verts est une pseudo-religion païenne»
Un point précis sur lequel Jean Lassalle abonde volontiers. «La France devrait montrer l’exemple en prenant des mesures pour encourager les éleveurs à redéfinir une agriculture locale et familiale», lance-t-il. Mais le candidat malheureux à la présidentielle 2017 confie «détester ce terme d’“écologie”», en particulier lorsqu’elle est «punitive».
«L’idéologie écologiste prend le dessus sur tout désormais: même l’agriculture doit être traitée sous le vocable de l’écologie! L’écologie des Verts est une pseudo-religion païenne qu’on inculque désormais aux plus jeunes sous couvert de grandes valeurs universalistes!», s’époumone le Béarnais.
De son côté, Frédérique Tuffnell entend éviter «toute polémique inutile» et se montre confiante quant à l’amélioration des services de restauration collective dans un proche avenir. «Les enfants vont ensuite motiver leurs parents sur ce sujet: c’est une très bonne mesure qui ne stigmatise personne», conclut-elle.