Une vidéo montrant l’arrivée de l’avion du général Qassem Soleimani à l’aéroport de Bagdad quelques minutes avant qu’il soit la cible mortelle d’un drone américain a été publiée par la chaîne Al-Arabiya.
Le média précise que la vidéo a été filmée à «l’arrivée de l’aéronef, sept minutes avant que le convoi de feu le commandant de la Force Al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution, ne soit attaqué par un drone américain en début d’année».
Les images montrent aussi le déploiement de forces de sécurité liées aux milices du Hachd al-Chaabi, coalition paramilitaire pro-iranienne intégrée aux forces de sécurité irakiennes, en la présence de son numéro deux le général Abou Mehdi Al-Mouhandis, également décédé dans cette attaque du 3 janvier.
L’ex-Premier ministre irakien appelle à une enquête indépendante
Lors d’un entretien dimanche 13 décembre avec la chaîne Al-Hadath, l’ancien Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a relevé la synchronisation quasi instantanée et troublante entre le moment de l’arrivée de l’avion du général Soleimani et l’attaque opérée par le drone américain.
Dans le même sens, tout en affirmant qu’il n’accusait «personne de trahison», M.al-Abadi a estimé que «si l’ex-Premier ministre [irakien, NDLR] Adel Abdel-Mehdi avait donné son accord au drone américain sans savoir quelle était sa mission, alors cette affaire était une vraie catastrophe».
Enfin, compte tenu de tous ces faits, Haïder al-Abadi a appelé «à une enquête indépendante afin de tirer au clair toutes les circonstances ayant entouré ce drame et situer les responsabilités».
Les forces américaines en état d’alerte au Moyen-Orient
À l’approche de l’anniversaire du décès des généraux Qassem Soleimani et Abou Mehdi Al-Mouhandis, les forces armées américaines sont en état d’alerte avancée au Moyen-Orient de crainte que l’armée iranienne ne mène des attaques pour venger la mort de ces deux hauts gradés, a affirmé une source militaire au magazine Politico.
Dans ce contexte, le général Frank McKenzie, le commandant du CENTCOM, a déclaré au média que les États-Unis «ne veulent pas de conflit» mais doivent se montrer «déterminés à répondre à toute éventualité et à repousser toute agression».
Les États-Unis ont récemment redéployé dans la région le porte-avions USS Nimitz ainsi qu’un escadron supplémentaire de chasseurs et deux bombardiers stratégiques B-52.