Dans le contexte des tensions au Moyen-Orient suite à l’assassinat vendredi 27 novembre du scientifique nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh, imputé par Téhéran à Israël, le commandant de la Force al-Qods, unité d’élite du corps des Gardiens de la révolution islamique (GRI) iranienne, le général de brigade Ismaël Qaani, s’est rendu secrètement au Liban et en Syrie, ont confié des sources proches du Hezbollah au journal libanais L’Orient-Le Jour. Alors que l’Iran avait promis de venger la mort de son scientifique, le haut gradé a demandé à ses alliés de ne pas provoquer Israël afin d'éviter de lui donner une occasion pour mener une action militaire de grande envergure. Il leur a par ailleurs suggéré de se tenir prêts à toute éventualité.
«Le général Ismaël Qaani […] a effectué au cours des derniers jours une visite secrète dans la banlieue sud de Beyrouth et s’est entretenu avec Hassan Nasrallah et d’autres responsables politiques et militaires du parti [Hezbollah, ndlr]», écrit le média. «Le responsable iranien a souligné la nécessité de rester en état d’alerte face à toute éventualité, tout en affirmant devant ses interlocuteurs qu’il était nécessaire d’éviter toute action qui pourrait être considérée comme une escalade et exploitée par Israël pour lancer une vaste opération», a-t-il ajouté, soulignant que le responsable se serait «également rendu en Syrie pour délivrer le même message».
Selon les mêmes sources, le général Ismaël Qaani a également visité l‘Irak, «où il aurait rencontré le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, ainsi que le dirigeant chiite Moqtada al-Sadr, le chef de la milice l’Armée du Mahdi, ainsi que d’autres chefs des milices du Hachd al-Chaabi». «Il leur aurait demandé d’arrêter de viser les Américains et de calmer le jeu, du moment que les États-Unis ont pris la décision de se retirer d’Irak».
La riposte iranienne ne sera pas «à partir du Liban ou de la Syrie»
Dans le même sens, le quotidien a cité d’autres sources concordantes qui «estiment qu’une éventuelle riposte iranienne devrait avoir lieu avant que le Président Donald Trump ne quitte la Maison-Blanche en janvier prochain, dans la mesure où Téhéran ne pourrait pas mener une opération militaire tout en revenant à la table de négociations avec son successeur, Joe Biden».
Lundi 30 novembre, l’Agence de presse de la République islamique (IRNA) avait annoncé avoir «obtenu des documents qui révèlent l'implication directe de membres des services de renseignement israéliens et du groupe terroriste Organisation des moudjahiddines du peuple iranien dans la planification et la mise en œuvre du plan de l'assassinat du scientifique».
Auparavant, le ministre israélien du Renseignement, Eli Cohen, a nié dans une déclaration à la radio 103 FM l’implication de son pays dans ce meurtre, soulignant qu’il ignorait qui était les auteurs de ce crime.