Suite aux élections législatives de mars et d’avril au Mali, des troubles ont été déclenchés dans le pays en raison de la contestation des résultats par une bonne partie de l’opposition. Parmi les leaders de cette contestation figure le très influent imam radical Mahmoud Dicko. Le week-end dernier, des heurts violents ont eu lieu dans la capitale du pays, Bamako, faisant plus de dix morts et plusieurs dizaines de blessés.
«Le Maroc fait partie des pays qui appellent à la retenue et qui assurent les bons offices entre les parties» en opposition, a indiqué l’une des sources consultées par le média.
D’autres ont révélé que «Rabat a tenté discrètement une médiation entre l’opposition et le Président Ibrahim Boubacar Keïta», soulignant que «l’ambassadeur du Maroc à Bamako, Hassan Naciri, avait transmis un message du roi Mohammed VI à l’imam Mahmoud Dicko, chef de la contestation».
La pierre d’achoppement entre le Président et l’opposition
Samedi 11 juillet, le Président Keïta a accédé à une bonne partie de ces revendications. En effet, il a annoncé la dissolution de la Cour suprême et l’organisation d’élection législatives partielles, là où la Cour a invalidé les résultats. Ces décisions font écho aux recommandations de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a également préconisé au Président malien la constitution d’un «gouvernement consensuel d’union nationale».
Des morts et des blessés
Durant le week-end dernier, 11 personnes ont été tuées lors des troubles qui ont frappé Bamako, alors que 123 autres ont été blessées. Les manifestants avaient attaqué plusieurs édifices publics dont l’Assemblée et la télévision nationales. Les locaux du parti du Président Keïta ont été également ciblés.
Le 23 mai 2018, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, les représentants des États-Unis, de l'Union européenne et de l'Union africaine ont considéré que l'accord de paix issu du processus d'Alger concernant la crise au Mali était une plateforme efficace pour résoudre la crise dans ce pays.
Cet accord a été signé en 2015 à Bamako entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Ce texte prévoit, entre autres, un retour à une vie politique démocratique par l'organisation d'élections libres.