Le directeur d'un hôpital algérien a été démis de ses fonctions dimanche 17 mai après le décès des suites du Covid-19 d'une médecin de 28 ans, enceinte de huit mois, à qui il avait refusé un congé.
M.Benbouzid avait ordonné l'ouverture d'une enquête administrative pour déterminer les circonstances du décès de la docteure Boudissa, chargeant, de manière exceptionnelle, l'inspecteur général du ministère de la Santé de mener les investigations.
À l'issue de l'enquête, le dossier est susceptible d'être transmis à la justice et, si une faute grave est avérée, le ou les responsables risquent d'être poursuivis pour homicide par négligence, a précisé cette source.
Âgée de 28 ans, cette docteure, décédée le 15 mai, était employée aux urgences chirurgicales de l'établissement public hospitalier de Ras El Oued à Bordj Bou Arreridj, à 170 kilomètres au sud-est d'Alger.
Dans un reportage télévisé, le ministre de la Santé, en visite à l'hôpital puis au domicile de la jeune femme, a manifesté son incompréhension devant le fait d'avoir laissé travailler une femme enceinte de huit mois.
Grogne croissante
Son décès a provoqué un vif émoi et un tollé sur les réseaux sociaux, d'autant que la jeune médecin était prioritaire pour bénéficier d'un congé exceptionnel.
Un décret présidentiel, visant à lutter contre la propagation du Covid-19, souligne que «sont considérées comme prioritaires au titre du congé exceptionnel les femmes enceintes et les femmes élevant des enfants ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques et celles présentant des vulnérabilités médicales».
Bilan dans le pays
Plus de 542 décès ont été recensés en Algérie, selon le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, dont 19 parmi le personnel médical et paramédical, selon le ministre de la Santé.
Quelque 6.821 cas de contamination ont été officiellement déclarés.