Lors du conseil des ministres tenu dimanche 10 mai, le gouvernement algérien a décidé de mettre fin à l’importation des kits SKD/CKD (Semi Knocked-Down et Completely Knocked-Down), éléments préassemblés et montés sur place qui alimentent les usines de montage automobile. Sur proposition du ministre de l’Industrie et des Mines Ferhat Aït Ali Braham, le gouvernement tourne ainsi la page de plusieurs années d’activité «d’une pseudo industrie automobile» qui n’était qu’une forme déguisée d’importation «profitant des avantages fiscaux offerts par l’État».
«C’est du jamais vu»
Le ministre a évoqué à titre d’exemple le cahier des charges initié en 2017, affirmant qu’il «n’était pas conçu pour lancer une industrie automobile en Algérie, mais pour permettre à deux ou trois marques, choisies de manière discrétionnaire, d’accaparer par voie de monopole le marché national en exonération de tous droits et taxes». «C’est du jamais vu», souligne-t-il.
Pour le ministre, c’est cette situation marquée par beaucoup d’anomalies et d’incohérences qui ont poussé les constructeurs étrangers à se bousculer pour venir en Algérie. «C’est à la fois bizarre et curieux que l’Algérie enregistre 40 dossiers en deux ans de constructeurs mondiaux qui veulent venir y construire des véhicules, au moment où ils procèdent à des compressions d’effectifs chez eux», s’interroge-t-il.
La nouvelle stratégie industrielle
Le ministre de l’Industrie et des Mines estime que l’avenir de l’économie algérienne est intimement lié à une véritable stratégie tenant compte des nouvelles mutations mondiales. Ainsi, il a annoncé l’élaboration d’un nouveau cahier des charges pour tout constructeur automobile désirant investir en Algérie.
Enfin, M.Aït Ali Braham a indiqué que le constructeur devra «engager ses fonds, assurer un transfert du savoir-faire et un investissement sérieux». En contrepartie, l’Algérie «n’imposera pas à tout candidat capable de répondre à ces exigences de s’associer [à un investisseur algérien dans le cadre de la règle 51/49, ndlr]», a-t-il promis, expliquant que «l’obligation d’imposer des associés locaux à des partenaires étrangers ne répondait pas à un souci de souveraineté ou de promotion de l’investisseur local».