La nouvelle mouture du projet de révision de la Constitution algérienne distribuée le 7 mai par la Présidence de la République aux médias, partis politiques et personnalités nationales pour qu’elle soit soumise au débat public n’a rien apporté de nouveau aux conditions d’éligibilité des binationaux algériens au poste de Président de la République.
Que stipule la nouvelle Constitution?
Selon l’article 91 (ex-article 87 du texte fondamental algérien adopté après les amendements de 2016), pour être éligible à la Présidence de la République, le candidat doit entre autres «ne pas avoir acquis une nationalité étrangère, jouir uniquement de la nationalité algérienne d'origine […], attester de la nationalité algérienne d'origine unique du conjoint, et justifier d'une résidence permanente exclusive en Algérie durant un minimum de 10 années précédant le dépôt de la candidature».
Les conséquences de l’adoption de cet article
À titre d’exemple, l’ex-ministre du Trésor Ali Benouari qui jouit des nationalités suisse et algérienne, a pu se porter candidat à la Présidence de la République en 2014 en renonçant à la première. Cependant, en 2019, après l’amendement constitutionnel de 2016, il lui a été impossible de se présenter, se trouvant éliminé de facto.
Les Algériens ayant épousé des étrangers seront également écartés de la course. De plus, ces articles excluent tous les émigrés algériens, même s’ils ne possèdent que la nationalité algérienne, car ils doivent justifier d’une présence ininterrompue de 10 ans sur le territoire national précédant leur candidature au fauteuil présidentiel.
C’est l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, condamné à 15 de prison ferme dans des affaires de corruption, qui en sa qualité de directeur de cabinet du Président déchu Abdelaziz Bouteflika était chargé des contacts avec la classe politique et les responsables d’associations pour la rédaction de la nouvelle Constitution adoptée en 2016.
*Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que la responsabilité de son auteur.