Un journaliste saoudien affirme que l’économie du Maroc repose sur «la prostitution», mais qu'en est-il vraiment?

Le Maroc «envoie ses femmes à l'étranger se livrer à la prostitution», a déclaré le journaliste saoudien Fahid Al Shamri, sous-entendant ainsi que le pays n’a aucune industrie et que son économie repose uniquement sur le tourisme et les envois en devises de ces femmes. Des propos qui ne résistent pourtant pas aux faits.
Sputnik

Le journaliste saoudien Fahid Al Shamri suscite encore l’indignation au Maroc après une vidéo publiée sur les réseaux sociaux dans laquelle il affirme que l’économie marocaine est tenue par les transferts d’argent venant de l’étranger, notamment de la «prostitution». Critiquant la place du secteur du tourisme dans l’économie du royaume chérifien, ainsi que dans celles de la Jordanie et de l’Égypte, il estime que les économies de ces trois pays se sont effondrées suite à la pandémie de Covid-19.

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«Je voudrais aborder l’effondrement du tourisme dans les pays "chapeaux", là où les gens portaient autrefois des chapeaux [traditionnels, le Fez ou la Tarbouche, ndlr]», commence-t-il. Puis il ajoute que ces pays ont connu un effondrement économique en raison de la pandémie de Covid-19 «parce qu'ils dépendent des industries touristiques plutôt que d'autres secteurs productifs comme l'agriculture».

Ces pays «dépendent fortement du tourisme parce qu'ils sont paresseux et préfèrent rester oisifs et attendre que les touristes viennent dépenser de l'argent», poursuit-il, soulignant que le Maroc, la Jordanie et l'Égypte ont construit des stations balnéaires pour attirer les touristes européens qui «pissent dessus».

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Toujours au sujet du Maroc, le journaliste saoudien dit que ce pays d’Afrique du Nord «est fière de son industrie touristique, qui génère huit milliards de dollars par an», au moment où il envoie citoyens travailler à l'étranger pour ensuite «renvoyer des fonds dans leur pays d'origine».

Il indique par ailleurs que contrairement à ce que déclarent les autorités marocaines, à savoir que «les envois de fonds des immigrés marocains s'élèvent à 60 milliards de dollars par an», «le chiffre réel ne dépasse pas huit milliards de dollars».

«La majeure partie de ces envois de fonds provient de la prostitution», assure-t-il, alléguant que le Maroc «envoie ses femmes à l'étranger se livrer à la prostitution».

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Bien que le secteur du tourisme occupe une place importante dans l’économie du Maroc, il n’en demeure pas moins que le pays a fortement développé son industrie, y compris dans le secteur des hautes technologies.

En effet, dans son rapport de février 2020, l’Office des changes informe que le royaume chérifien a exporté en 2019 pour 32,75 millions de tonnes de produits industriels contre 28,7 milliards de dollars.

Le secteur de l’automobile a représenté 27,3% de la structure globale des exportations marocaines, selon l’office, qui ajoute que l’agriculture et l’agroalimentaire ont représenté 4,1%, l’aéronautique 7,3%. À ceci s’ajoutent les vêtements, les chaussures, les médicaments et autres produits pharmaceutiques, l’électricité, les lubrifiants et autres produits énergétiques.

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