«Nudol»: le système antimissile dernier cri qui va protéger Moscou expliqué par un expert - exclusif

La Défense russe est en train de tester un système antimissile dernier cri qui permettra de protéger la capitale contre tout sorte de menaces, y compris celles provenant de l’espace, a expliqué à Sputnik l’expert militaire Viktor Mourakhovski.
Sputnik

Destiné à remplacer le système antimissile A-135, le A-235 baptisé Nudol passe aujourd’hui des essais qui préoccupent les États-Unis qui pensent que le nouveau complexe peut sérieusement limiter les capacités de leurs forces spatiales.

Même si les nouveaux missiles sont capables d’agir dans une zone d’orbite terrestre basse, leur but principal reste de protéger la région de Moscou, raconte à Sputnik Viktor Mourakhovski, rédacteur en chef du magazine russe Arsenal de la Patrie.

Un système modernisé

L’expert militaire indique qu’il ne s’agit pas d’un nouveau genre d’armement mais seulement d’une version modernisée du précédent système A-135 Amour mis en service en 1995.

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«Nous n’envisageons pas de construire un système de défense antimissile qui couvre l’intégralité du pays. Il s’agit toujours de défendre Moscou et la région économique du centre contre des missiles balistiques intercontinentaux, ceux à portée intermédiaire et d’autres menaces. Nous n’avons pas besoin d’un nouveau type d’armement. Nous utiliserons la version modernisée et modifiée en profondeur de l’A-135», indique-t-il.

Pour rappel, ce dernier est entièrement automatisé: détection de la cible, verrouillage, obtention de l'autorisation de lancement et mise à feu. L’A-135 est en outre capable de faire la distinction entre une ogive et un leurre, ce dont disposent actuellement tous les missiles intercontinentaux.

Les principales nouveautés

Nudol, l’un des projets les plus secrets de l'industrie de la Défense russe, passe des essais depuis 2014. Au total, une dizaine de lancements ont déjà été effectués, selon des informations disponibles dans des sources publiques.

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Le complexe est connu pour être capable de frapper des cibles à une distance d’environ 1.500 kilomètres. La vitesse de son missile peut atteindre 10 fois celle de Mach. C’est donc un système de missile hypersonique.

La particularité du nouveau missile réside dans le fait qu’il ne transportera aucune ogive, mais détruira la cible avec sa seule énergie cinétique. Autrement dit, le missile ennemi sera détruit après collision à une vitesse hypersonique. En effet, mettre en œuvre une ogive nucléaire, dont dispose l’A-135, c’est risquer de déclencher une guerre nucléaire. Nudol permettra d’éviter un tel risque.

«En outre, le système est capable d’agir dans les zones extra-atmosphériques, soit de viser des satellites qui se trouvent à une orbite terrestre basse. Une donnée importante pour la Russie qui est préoccupée par les intentions de Washington de déployer ses nouveaux armements dans l’espace. Nudol peut parer de telles menaces», ajoute M.Mourakhovski.
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Ainsi, le A-235 se distingue par sa mobilité: les lanceurs sont placés sur des véhicules tout-terrain, permettant de les déplacer rapidement et secrètement vers la zone souhaitée.

«Le fait est que les États-Unis ont l'ambition de créer un système de frappe planétaire rapide. Un lanceur mobile, contrairement aux lanceurs stationnaires qui fonctionnent actuellement dans le système A-135, permettra de changer de position et de retirer des missiles de la zone de frappe», précise l’expert.

Le test d’un nouveau missile

Le général John Raymond, chef du Commandement spatial américain, a récemment accusé la Russie d’avoir testé le 15 avril un missile antisatellite. Suite à cette déclaration, l’expert militaire russe Alexeï Leonkov a indiqué à Sputnik qu’il s’agissait vraisemblablement de l’essai d’un missile A-235 Nudol.

L’expert a souligné que des tests similaires étaient toujours effectués selon un plan et que Moscou informait régulièrement les États-Unis d’essais balistiques afin d’éviter un déclenchement erroné du système d'alerte d'attaque aux missiles. Il a également considéré comme provocation le fait que Washington qualifie le nouveau complexe d’«arme antisatellite». D’après M.Leonkov, c’est pour justifier les prétentions américaines dans l’espace.

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