Le missile testé par la Russie est destiné au système de défense antimissile et les affirmations des États-Unis selon lesquelles il s’agirait d’une arme antisatellite ne sont qu’une tentative pour justifier leurs propres prétentions à l’espace, a déclaré à Sputnik l’expert militaire russe Alexeï Leonkov.
«Il s’agit vraisemblablement de l’essai d’un missile A-235 Nudol [mis au point pour le système antibalistique de la région industrielle de Moscou, ndlr] qui est une arme antimissile. Nous ne recourons pas aux provocations, nous avons un programme de défense clair et net: tester des armes qui nous défendront», a-t-il indiqué.
Il a souligné que les systèmes de défense antimissile étaient avant tout des armements défensifs et que Washington classait les siens de la même façon.
Les États-Unis étaient au courant
En outre, Alexeï Leonkov a fait remarquer que les tests de ce genre sont toujours effectués selon un plan et que Moscou informait régulièrement les États-Unis d’essais balistiques afin d’éviter un déclenchement erroné du système d'alerte d'attaque aux missiles.
«Il existe toutefois certaines nuances que les Américains oublient, comme toujours, de préciser. Aussi bien Moscou que Washington disposent de systèmes efficaces d’alerte aux missiles. Nous informons la partie américaine de tout tir que nous réalisons pour que les systèmes automatiques ne réagissent pas au décollage de nos missiles», a-t-il expliqué.
Les essais de l’A-235 ont également été effectués après information de la partie américaine, a-t-il précisé.
L’objectif est de diaboliser la Russie
«Par de telles déclarations, les Américains veulent faire croire que nous représentons une menace pour le système antisatellite américain qui est aujourd’hui le plus grand. Et les méchants sont, comme toujours, les Russes. Je ne serais pas étonné de les entendre dire prochainement que la mise en route de notre système de guerre électronique contre les satellites a rompu la communication stratégique entre les États-Unis et l’Europe», a-t-il supposé.
Le général John Raymond, chef du Commandement spatial américain, avait précédemment accusé la Russie d’avoir testé le 15 avril un missile antisatellite.