La situation se corse un peu plus pour l’économie algérienne en raison de la chute du prix du pétrole causée par l’épidémie du coronavirus. En effet, la loi de finance 2020 a été élaborée sur la base d’un prix de marché de 60 dollars le baril pour l’année en cours. Or celui-ci pointait mercredi 4 mars à 52 dollars, aggravant ainsi le déficit budgétaire du pays. C’est dans ce contexte que le ministre algérien de l’Énergie Mohamed Arkab, qui va présider les 5 et 6 mars à Vienne la réunion de l’OPEP et des pays non-OPEP, a appelé à entreprendre une action consensuelle et rapide pour faire face à la détérioration «inquiétante» des marchés pétroliers, rapporte l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).
«Au regard de la situation du marché pétrolier qui est extrêmement grave, l’Algérie appelle à une action concrète, crédible, solidaire et rapide afin de ne pas anéantir l'ensemble des efforts consentis depuis 2016 par les pays signataires de la Déclaration de Coopération [entre les membres de l’OPEP et les pays non-OPEP, ndlr]», a déclaré M.Arkab dans un entretien à l'APS.
Ainsi, «les pays signataires de la Déclaration de Coopération, OPEP et non-OPEP, ont un rôle important à jouer pour rétablir la stabilité et l'équilibre du marché pétrolier international», a affirmé M.Arkab.
Quel impact sur l’économie algérienne?
M.Loukal a expliqué la différence de près de 900 milliards de dinars (6,8 milliards d’euros) entre ces deux déficits par la couverture, par le Trésor, du déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR) qu’il estime désormais à 700 milliards de dinars (5,3 milliards d’euros) par an.
In fine, l’Algérie connaîtra en 2020 un déficit global comparable à celui de l’année 2019, explique le ministre, rappelant que la planche à billets a pour l’instant servi au traitement de la dette de la CNR à hauteur de 500 milliards de dinars (3,8 milliards d’euros). Le responsable a laissé entendre que l’État pourrait recourir «le cas échéant» à la planche à billets.
Comment tenir les promesses présidentielles?
En effet, le chef de l’État avait promis de supprimer l’impôt sur le revenu pour les salaires inférieurs à 30.000 dinars (225 euros), une mesure qui coûterait 90 milliards dinars (675 millions d’euros) aux caisses publiques. Par ailleurs, M.Tebboune avait avancé l’idée de relever le Smic à 22.000 dinars (165 euros), au lieu des 18.000 (135 euros) actuels et d’abandonner la taxation au réel pour les revenus des professions libérales. Le coût de ces deux dernières mesures n’a pas encore été évalué par le ministère des Finances.
Depuis la chute des prix du pétrole en 2014, les réserves de change du pays sont passées de 179 milliards de dollars fin 2017, à 62 milliards en décembre 2019, selon les notes de conjoncture de la Banque d’Algérie pour les mêmes périodes.