Dans un entretien accordé au quotidien français Le Figaro, le Président algérien a annoncé l’ajout d’un amendement à la Constitution pour rétablir les droits des émigrés binationaux algériens quant à l’accès à certaines hautes fonctions de l’État. Bien que cette décision constitue une avancée louable, il n’en demeure pas moins qu’elle ne lève pas la restriction interdisant aux Algériens de l’étranger toute ambition présidentielle.
Que stipulent ces deux articles?
Selon l’article 87 du texte fondamental algérien adopté après les amendements de 2016, pour être éligible à la présidence de la République, le candidat doit, entre autres: «ne pas avoir acquis une nationalité étrangère, jouir uniquement de la nationalité algérienne d'origine […], attester de la nationalité algérienne d'origine unique du conjoint, et justifier d'une résidence permanente exclusive en Algérie durant un minimum de 10 années précédant le dépôt de la candidature».
Les conséquences de l’application de ces articles
Partant des dispositions contenues dans les articles cités plus haut, un Algérien vivant à l’étranger et jouissant d’une deuxième nationalité en celle du pays d’accueil, ne peut en aucun cas être candidat à l’élection présidentielle, même s’il renonce à cette seconde appartenance.
Une Constitution résidu «de la mafia»
Dans son entretien au Figaro, le Président Tebboune a affirmé que «la tête de la mafia a été coupée mais pas le corps», allusion faite aux ex-hauts responsables de l’État, dont les ex-chefs de gouvernements Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, qui croupissent actuellement en prison pour des affaires de corruption.
Il y a lieu de rappeler que c’est Ahmed Ouyahia en sa qualité de directeur de cabinet du Président déchu Abdelaziz Bouteflika, qui était chargé des contacts avec la classe politique et les responsables d’associations pour la rédaction de la nouvelle Constitution adoptée en 2016.
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