La Russie n’a pas d’objections à ce que les pays de la région rejoignent le «quartet pour le Proche-Orient» afin de régler le conflit arabo-israélien, a déclaré Anatoli Viktorov, ambassadeur russe en Israël, alors qu’il commentait ce mardi par vidéoconférence lors d’une table ronde au club de discussion international Valdaï l’«accord du siècle» proposé par Donald Trump.
«Il va sans dire que ce qui a été proposé n’est qu’une des visions. Toute vision unilatérale, surtout quand elle est assortie d’une tentative de l’imposer à l’une des parties intéressées — et les principales parties intéressées sont Israël et la Palestine, avec lesquels nous entretenons des relations d’amitié — doit tenir compte de leurs intérêts et préoccupations réciproques… Seul un dialogue direct entre les parties peut permettre de régler quoi que ce soit», a souligné le diplomate.
Il estime qu’à force d’attendre des initiatives, le quartet a ralenti quelque peu ses activités.
«Quoi qu’il en soit, personne n’a jamais contesté une médiation internationale qui peut évidemment jouer un grand rôle. Nous sommes prêts à travailler au format du quartet et n’avons pas d’objections à ce que d’autres États intéressés, et avant tout ceux de la région, le rejoignent pour contribuer à un dialogue direct israélo-palestinien afin de résoudre tous les problèmes», a fait savoir M.Viktorov.
L’«accord du siècle» proposé par Donald Trump
Le 28 janvier 2020, le Président des États-Unis a présenté un plan de paix connu sous le nom d '«accord du siècle». Celui-ci reconnaît Jérusalem comme capitale unique et indivisible d'Israël, et permet à l’État hébreu d'annexer les territoires palestiniens en Cisjordanie et d'étendre sa souveraineté à la vallée du Jourdain. Il propose par ailleurs la création d'un État palestinien démilitarisé, privé de tout contrôle sur ses frontières et son espace aérien. En tant que future capitale de la Palestine, le plan propose le village d’Abou Dis dans la banlieue est de Jérusalem.
Le projet américain a été rejeté par le Président palestinien Mahmoud Abbas qui a en plus annoncé la rupture de «toutes les relations» avec Israël et les États-Unis.