La tension ne cesse de monter entre troupes turques et syriennes dans la zone d’Idlib: à l’heure actuelle, les forces fidèles au gouvernement de Damas contrôlent la moitié sud de la province, tandis que de plus en plus de réfugiés affluent vers la région turque d’Hatay, frontalière d’Idlib.
Ce revirement géographique s’explique par le fait que la province d'Hatay, qui faisait à l’époque partie du Mandat français en Syrie et au Liban, a été rattachée à la Turquie en 1939, à l’issue d’un référendum dont Damas ne reconnaît toujours pas le résultat. Devenue indépendant en 1945, la Syrie considère jusqu’à nos jours cette province comme faisant partie de son territoire mais occupée.
Le prix de l’amitié
Vers la fin des années 1930, face à la montée en puissance de l’Allemagne hitlérienne, la France était en quête d’alliés en Europe comme au Moyen-Orient. Ainsi, elle a proposé à Ismet Inonu, qui avait succédé à Kemal Ataturk à la tête de l’État turc, de signer un traité d’amitié, ce que ce dernier a accepté à condition que son pays récupère l’Hatay.
Pomme de discorde
Pendant des décennies, les relations entre Damas et Ankara sont restées tendues en raison du statut contesté d’Hatay. Un certain réchauffement a commencé dans les années 1990, lorsque la Turquie a sollicité l’aide de son voisin pour lutter contre les milices kurdes.
Juste avant le début du conflit syrien en 2011, les deux pays ont signé un accord concernant la construction du Barrage de l’amitié sur le fleuve Oronte. Or, les évènements qui ont eu lieu en Syrie ont eu pour conséquence notamment de suspendre l’ambitieux projet, et il semble qu’il ne sera pas relancé de sitôt.