Après qu’un chauffeur d’Emmanuel Macron a défrayé la chronique ayant roulé à vive allure à bord d’une voiture de fonction à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, en février 2019, grillant des feux rouges pour regagner son domicile, il vient d’être condamné pour refus d’obtempérer aux policiers pendant un contrôle routier, a annoncé Mediapart. Il s’est vu infliger une amende de 500 euros et une suspension de permis pour quatre mois.
Il roulait à 150 km/h, gyrophare allumé
Affilié au Groupe de sécurité de la présidence de la République, Stéphane P. a comparu le 24 février devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Nanterre, indique le média. Son avocat a justifié la vitesse excessive, à savoir 150 km/h, par des «nécessités de service». Comme le chauffeur l’a expliqué, il avait l’intention de rentrer à son domicile au plus vite après une mission terminée tard:
«Monsieur [Macron, ndlr] a eu des impératifs le soir. Je l’ai déposé sur le perron [de l’Élysée, ndlr] à une heure du matin», a-t-il fait savoir.
Pour «couler les deux rouges», il a également allumé le gyrophare sur la Peugeot 107. Après avoir repéré la voiture roulant à une vitesse excessive, des policiers se sont lancés à la poursuite du véhicule. Cependant, ils n’ont pas réussi à le rattraper et l’ont perdu de vue près du centre commercial Velizy 2 sur la N118.
Malgré la poursuite ratée, la plaque d’immatriculation a été relevée et vérifiée. Il s’agissait d’un «véhicule de fonction de la présidence de la République». Plus tard, le conducteur a également été identifié.
Divergences de témoignages
Pendant l’audition du 13 janvier, Stéphane P. n’a pas reconnu les faits en jurant qu’il n’avait pas vu les forces de l’ordre sur la route et qu’il n’avait reçu aucune injonction de s’arrêter, les propos étant soutenus par son avocat Me Jean-Baptiste Iosca. Néanmoins, il a pu reconnaître l’usage abusif du gyrophare, dispositif censé être utilisé pour une urgence.
Estimant que le dossier comporte «de nombreuses incohérences et contradictions», l’avocat s’apprête à plaider la relaxe en appel, précise Mediapart.