Un chauffeur de Macron condamné pour «refus d’obtempérer» après avoir fui un contrôle de police

© AFP 2024 JACQUES DEMARTHONContrôle routier
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Un chauffeur de la présidence française, qui a fui un contrôle routier lorsqu’il rentrait chez lui à bord d’une voiture de service, en excès de vitesse, le gyrophare actionné, a été condamné le 24 février pour refus d’obtempérer, tandis que le prévenu a nié avoir reçu une injonction de s’arrêter, indique Mediapart.

Après qu’un chauffeur d’Emmanuel Macron a défrayé la chronique ayant roulé à vive allure à bord d’une voiture de fonction à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, en février 2019, grillant des feux rouges pour regagner son domicile, il vient d’être condamné pour refus d’obtempérer aux policiers pendant un contrôle routier, a annoncé Mediapart. Il s’est vu infliger une amende de 500 euros et une suspension de permis pour quatre mois.

Il roulait à 150 km/h, gyrophare allumé

Affilié au Groupe de sécurité de la présidence de la République, Stéphane P. a comparu le 24 février devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Nanterre, indique le média. Son avocat a justifié la vitesse excessive, à savoir 150 km/h, par des «nécessités de service». Comme le chauffeur l’a expliqué, il avait l’intention de rentrer à son domicile au plus vite après une mission terminée tard:

«Monsieur [Macron, ndlr] a eu des impératifs le soir. Je l’ai déposé sur le perron [de l’Élysée, ndlr] à une heure du matin», a-t-il fait savoir.

Pour «couler les deux rouges», il a également allumé le gyrophare sur la Peugeot 107. Après avoir repéré la voiture roulant à une vitesse excessive, des policiers se sont lancés à la poursuite du véhicule. Cependant, ils n’ont pas réussi à le rattraper et l’ont perdu de vue près du centre commercial Velizy 2 sur la N118.

Malgré la poursuite ratée, la plaque d’immatriculation a été relevée et vérifiée. Il s’agissait d’un «véhicule de fonction de la présidence de la République». Plus tard, le conducteur a également été identifié.

Divergences de témoignages

Pendant l’audition du 13 janvier, Stéphane P. n’a pas reconnu les faits en jurant qu’il n’avait pas vu les forces de l’ordre sur la route et qu’il n’avait reçu aucune injonction de s’arrêter, les propos étant soutenus par son avocat Me Jean-Baptiste Iosca. Néanmoins, il a pu reconnaître l’usage abusif du gyrophare, dispositif censé être utilisé pour une urgence.

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Outre cette condamnation, le chauffeur de la présidence française a déclaré avoir été sanctionné par son employeur pour l’usage abusif du gyrophare. Il a prétendu avoir été suspendu de ses fonctions pour deux semaines à la présidence et pour 10 jours à la gendarmerie. Cependant, contacté par Mediapart dans le cadre d’une précédente révélation en mai 2019, l’Élysée avait nié que Stéphane P. avait fait l’objet d’une suspension.

Estimant que le dossier comporte «de nombreuses incohérences et contradictions», l’avocat s’apprête à plaider la relaxe en appel, précise Mediapart.

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