Dans une intervention mardi 11 février lors d’une séance plénière au Parlement européen, l’eurodéputé du Parti Populaire (PP) espagnol Gabriel Mato a dénoncé la décision prise en janvier par le Maroc concernant la délimitation de ses frontières maritimes. Il a appelé la Commission européenne à s’opposer au projet marocain qui, selon lui, affecte «les intérêts de l’Espagne», notamment dans la zone des Îles Canaries, a rapporté l’agence officielle espagnole EFE.
«Nous sommes face à une attaque contre l’intégrité territoriale d’un État membre de l’Union européenne», a déclara l’eurodéputé. «Les intérêts de l'archipel [des Îles Canaries, ndlr] et de l'Espagne peuvent être sérieusement compromis», a-t-il ajouté.
En réponse à Josep Borrell
«Je suis certain que l'Espagne et le Maroc seront en mesure de résoudre ce problème au niveau bilatéral. Si ce n'est pas le cas, nous verrons quoi faire», avait-il affirmé.
Ainsi, M.Mato a réagi à ces propos en récusant le fait que ce différend soit «une affaire mineure» et «un problème bilatéral» entre le Maroc et l’Espagne. «L’Union européenne ne peut l’admettre car cela affecte, sans nul doute, la compétence de l’Espagne sur ces eaux», a-t-il souligné.
L’Espagne et le Maroc optent pour le dialogue
La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, a reconnu pour sa part que le Maroc avait «le droit de délimiter sa zone maritime internationale», tout en rappelant qu’il était important de le faire «en respectant les règles et normes de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer» en cas de «chevauchement» entre des zones maritimes.
En visite à Rabat, elle s’est entretenue avec Nasser Bourita deux jours après l'adoption par le Maroc des lois délimitant son espace maritime et intégrant les eaux du Sahara occidental.
Nasser Bourita a déclaré que cette délimitation était «un acte souverain» conforme au droit international, admettant qu’il pouvait y avoir des «chevauchements». «C'est pourquoi nous misons sur le dialogue», avait-il noté.