Dans son rapport annuel 2019 sur le développement du cancer dans le monde publié mercredi 5 février sur son site officiel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’entre 2012 et 2018, les cancers du sein et du poumon ont connu une importante augmentation au Maroc.
Concernant le cancer du poumon pour la même période, le nombre de cas enregistrés est passé de 3.928 à 6.488 patients, annonce l’OMS qui prévient que ce nombre pourrait atteindre les 12.000 cas d’ici 2024.
Les causes
Pour expliquer les causes de cette fulgurante augmentation du cancer dans le monde, l’OMS évoque deux raisons. D’une part, les experts onusiens pointent le tabagisme, la surcharge pondérale et l’obésité, une consommation insuffisante de fruits et légumes, le manque d’activité physique ainsi que la consommation d’alcool et les infections.
L’état des lieux de la prise en charge sanitaire au Maroc
Dans une déclaration au site d’information marocain Yabiladi, le professeur en radio-oncologie et ancien directeur de l’Institut national d’oncologie (INO) de Rabat Brahim El Gueddari affirme que les structures sanitaires du pays «ne permettaient pas de couvrir tous les besoins de la population», précisant toutefois que l’INO a formé «300 oncologues ces dix dernières années, aussi bien en radiothérapie qu’en chimiothérapie».
Dans le même sens, le Pr El Gueddari soulève le problème épineux des coûts élevés de la prise en charge dans les cliniques privées, notamment dans la radiothérapie, qui s’établissent entre 40.000 et 50.000 dirhams (9.900 et 12.400 euros) par cure.
En conclusion, M.Mamou signale que «les rendez-vous peuvent être étalés sur plusieurs mois» met l’accent sur la nécessité de développer au Maroc le dépistage précoce des cancers.
«Il n’y a pas de politique nationale de dépistage pour les cancers», regrette-t-il, précisant que «les centres de diagnostic gratuits, auxquels les plus précaires peuvent avoir accès, sont cantonnées aux grandes villes».