Tandis que les relations entre l’Iran et les États-Unis s’aggravent après l’assassinat du général Soleimani dans une frappe aérienne américaine, la probabilité d’un conflit d’envergure reste très faible, selon les estimations du directeur du centre de recherche sur le Moyen-Orient de l'Institut chinois des relations internationales.
«Beaucoup craignent que cet affrontement entre les États-Unis et l'Iran ne devienne incontrôlable et se transforme en un véritable conflit militaire. En fait, si nous l'analysons calmement, alors nous n'avons probablement pas besoin d'être aussi pessimistes», a déclaré Gao Shantao au micro de Sputnik.
«Je pense que les deux parties le comprennent instinctivement. C'est le sens caché des déclarations de l’administration Trump, selon lesquelles les États-Unis n'ont aucune intention de renverser le gouvernement iranien. Par conséquent, nous pouvons supposer que quelque chose de vraiment grave et d'imprévu ne se produira pas, même si l'Iran et les États-Unis sont prêts à se battre, le conflit finira par s'apaiser», estime le Chinois.
Selon Gao Shantao, l'Iran a été contraint de répondre au meurtre de Soleimani en tirant des missiles sur des bases militaires américaines, mais l'opération iranienne s'arrêtera.
«On peut supposer que la vengeance de l'Iran s'arrêtera là. Les États-Unis ne vont probablement pas non plus ni se lancer dans un conflit militaire ouvert, ni détruire des bases de lancement de missiles guidés sur le territoire de l'Iran», précise le politologue.
«Son résultat est très facile à prédire, le pouvoir politique iranien est susceptible de subir des pertes très importantes jusqu'à son renversement. Mais la probabilité d'une telle situation est faible», a conclu le politologue chinois.
Attaque iranienne contre les bases américaines
Dans la nuit du 7 au 8 janvier, les Gardiens de la révolution islamique iraniens ont mené une attaque contre deux bases américaines sur le territoire de l’Irak, dont la base aérienne Al-Asad, à l'ouest de la capitale Bagdad, et Erbil, dans le nord du pays, sur un site de la coalition internationale conduite par les États-Unis.
En soulignant que Téhéran ne cherchait pas une «escalade ou une guerre», le ministre iranien des Affaires étrangères a qualifié les frappes iraniennes nocturnes de mesure d'autodéfense.
Réaction des États-Unis
Donald Trump a annoncé sur Twitter que jusqu’à maintenant «tout va bien», en précisant que les États-Unis ont «l'armée la plus puissante et la mieux équipée au monde».
Une frappe aérienne américaine
Les attaques de missiles contre les bases américaines ont été provoquées par l’assassinat de Qassem Soleimani qui a été tué lors d’une opération menée par les États-Unis aux alentours de l’aéroport de Bagdad dans la nuit de jeudi 2 à vendredi 3 janvier – le Corps de Gardiens de la révolution islamique a précisé qu’il s’agissait d’une vengeance.