En dix ans, le cancer de la prostate a plus que doublé en Algérie

Dans une déclaration à l’agence officielle algérienne, le professeur en oncologie Mohamed Oukal affirme que sur ces 10 dernières années, le cancer de la prostate a progressé de 125% en Algérie, notamment en raison de la mauvaise nutrition. Il appelle ainsi à la sensibilisation pour le dépistage précoce de la maladie.
Sputnik

Au cours des dix dernières années, le nombre de cas de cancer de la prostate a plus que doublé en Algérie, a déclaré le professeur Mohamed Oukal — spécialiste en oncologie à l’hôpital de Beni Messous à Alger — en marge d’une journée de sensibilisation sur cette pathologie à Boumerdès, indique l’Algérie Presse Service (APS).

«Les cas de cancer de la prostate ont carrément doublé en près de 10 ans», a-t-il déclaré, qualifiant cette hausse de «grave» comparativement à ce qui se passe dans d’autres pays du monde.

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Ainsi, le spécialiste précise que le nombre de cancéreux est passé de 12 à 27 cas pour 100.000 personnes, soit une augmentation de 125%, selon le rapport annuel de l’Institut national de santé publique pour l’année 2018.

Les causes

Pour le Pr Oukal, cette hausse rapide du nombre de cas de cancer de la prostate en Algérie trouve son origine dans «le début de vieillissement de la société algérienne, outre la malnutrition, notamment la consommation excessive de viande rouge et l’absence de la pratique sportive».

Pour faire face à cette situation, le spécialiste plaide en faveur d’un «dépistage précoce du cancer de la prostate pour les hommes dépassant la cinquantaine», «l’unique moyen et le plus simple pour guérir de cette maladie». Selon lui, «un retard de diagnostique peut aboutir dans la moitié des cas à un décès».

Problème national

En Algérie, le nombre de personnes atteintes par les différents types de cancers connaît une progression inquiétante ces dernières années, prévient le docteur Djamila Nadhir, vice-directrice du service des maladies non-transmissibles au ministère algérien de la Santé.

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Mme Nadhir met en cause les mauvaises habitudes alimentaires des Algériens, aggravées par la sédentarité. À ceci s'ajoute le tabagisme à l'origine de nombreux cancers des poumons, souligne-t-elle.

Par ailleurs, la responsable indique en se référant aux résultats d'une étude coréalisée par l'Algérie et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2017 que seuls 14,9% des Algériens prennent en compte les conseils de l'OMS en matière d'alimentation, à savoir la nécessité de manger trois légumes et deux fruits chaque jour.

Enfin, le docteur Djamila Nadhir fait savoir qu'au cours de l'année 2016, près de 44.800 cas de cancers ont été recensés en Algérie. Selon elle, si rien n'est fait, en particulier en matière de prévention, ce chiffre devrait atteindre les 62.000 à l'horizon 2025.

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