Au cours des dix dernières années, le nombre de cas de cancer de la prostate a plus que doublé en Algérie, a déclaré le professeur Mohamed Oukal — spécialiste en oncologie à l’hôpital de Beni Messous à Alger — en marge d’une journée de sensibilisation sur cette pathologie à Boumerdès, indique l’Algérie Presse Service (APS).
«Les cas de cancer de la prostate ont carrément doublé en près de 10 ans», a-t-il déclaré, qualifiant cette hausse de «grave» comparativement à ce qui se passe dans d’autres pays du monde.
Les causes
Pour le Pr Oukal, cette hausse rapide du nombre de cas de cancer de la prostate en Algérie trouve son origine dans «le début de vieillissement de la société algérienne, outre la malnutrition, notamment la consommation excessive de viande rouge et l’absence de la pratique sportive».
Pour faire face à cette situation, le spécialiste plaide en faveur d’un «dépistage précoce du cancer de la prostate pour les hommes dépassant la cinquantaine», «l’unique moyen et le plus simple pour guérir de cette maladie». Selon lui, «un retard de diagnostique peut aboutir dans la moitié des cas à un décès».
Problème national
En Algérie, le nombre de personnes atteintes par les différents types de cancers connaît une progression inquiétante ces dernières années, prévient le docteur Djamila Nadhir, vice-directrice du service des maladies non-transmissibles au ministère algérien de la Santé.
Par ailleurs, la responsable indique en se référant aux résultats d'une étude coréalisée par l'Algérie et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2017 que seuls 14,9% des Algériens prennent en compte les conseils de l'OMS en matière d'alimentation, à savoir la nécessité de manger trois légumes et deux fruits chaque jour.
Enfin, le docteur Djamila Nadhir fait savoir qu'au cours de l'année 2016, près de 44.800 cas de cancers ont été recensés en Algérie. Selon elle, si rien n'est fait, en particulier en matière de prévention, ce chiffre devrait atteindre les 62.000 à l'horizon 2025.