Plusieurs Tweets ont fait état d’un «nouveau dispositif» mis en place par la SNCF: des wagons dans les rames réservés aux femmes.
Une information relayée par des médias réputés sérieux:
Certains internautes se sont félicités de cette initiative, qui en a laissé d’autres sceptiques.
Les agents de sécurité de la ligne 1 tombaient des nues quand on leur évoquait cette mesure, ce matin du 13 décembre.
«Des wagons que pour les femmes? Hum, hum… Ce n’est pas sexiste?» réagit à notre question un agent d’un certain d’âge, l’œil malicieux. Sa coéquipière ne commente pas, mais n’en pense pas moins, un sourire au coin de lèvres.
Une jeune fille au guichet de la ligne automatisé fait les yeux ronds quand nous l’interrogeons à ce sujet. «Je vais chercher mon supérieur», nous dit-elle. Le discours est le même de la part de son collègue:
«Que pour femmes? Nous l’avons appris ce matin par les médias. Il n’y a aucun dispositif officiel, je pense que c’est juste en période de grève», nous assure l’homme au guichet.
Vers 10 heures du matin, la situation est rapidement éclaircie par Agnès Ogier, directrice générale Communication et Image du groupe SNCF, qui fait référence à un communiqué de la SNCF qui dément l’information sur les «wagons réservés aux femmes». Le même document explique qu’il s’agit simplement de traiter avec égards les «personnes âgées, personnes avec enfants, qu’ils soient de sexe féminin ou masculin, femmes enceintes, personnes mal voyantes ou à mobilité réduite, etc.»
Parce que le problème existe et a été soulevé à maintes reprises, notamment dans la presse, où l’on cite «267.000 personnes, essentiellement des femmes, harcelées sexuellement en France en 2015 et 2016 dans les transports en commun».
Mais mettre dans les rames de RER des wagons réservés aux femmes résout-il le problème? Plusieurs pays utilisent avec plus ou moins du succès ce système, notamment le Japon, depuis les années 2000, ou encore le Mexique et le Brésil. Dans le Pays du Soleil levant, on punit d’ailleurs toute personne reconnue coupable d’attouchements d’une peine de prison ou d’une contravention allant jusqu’à 500.000 yens (3.700€) Dissuasif…
Tandis qu’à Moscou, c’est toute une rame qui pourrait bientôt devenir «féminine»: selon le service de presse des transports publics de la ville, le métro de la capitale russe a constitué un premier groupe de femmes qui commencera sa formation de conductrices en février-mars de l’année prochaine. On note que les exigences pour les candidats sont très élevées et concernent aussi bien leur état de santé que le niveau des connaissances.