Le chef de l’État algérien réagit à l’appel pour un débat sur son pays au Parlement de l’UE

«Que tout un chacun comprenne que le rejet de l’ingérence étrangère est un principe ancré dans la culture politique de l’Algérie, peuple et institutions, et que toute velléité dans ce sens est vouée à l’échec», a affirmé le chef de l’État algérien en réaction au débat qui sera organisé au Parlement européen sur son pays.
Sputnik

Lors d’un conseil des ministres tenu mardi 26 novembre, le chef de l’État algérien Abdelkader Bensalah a réagi à l’appel de l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann pour organiser un débat au Parlement européen sur l’Algérie qui sera sanctionné par le vote «d’une résolution d’urgence», indique un communiqué officiel relayé par l’Algérie Presse Service (APS). Le débat aura lieu le jeudi 28 novembre à Strasbourg.

«Je voudrais, à partir de cette tribune, réitérer que l’Algérie demeure profondément attachée à son rejet du principe de toute ingérence étrangère dans ses affaires internes, quelles que soient les parties qui pourraient en être l’instigateur», a déclaré le chef de l’État algérien.

Dans le même sens, M.Bensalah a mis à l’index les intentions des initiateurs de ce genre de débats qui sont, selon lui «déguisées souvent, pour ne pas dire toujours, sous le couvert des droits de l’Homme, diaboliquement politisées la plupart du temps».

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Et de réaffirmer les principes fondamentaux et inaliénables de la diplomatie algérienne de non-ingérence dans les affaires des autres États et de respect de la souveraineté des pays. Abdelkader Bensalah a affirmé qu’il faut que «tout un chacun comprenne que le rejet de l’ingérence étrangère est un principe ancré dans la culture politique de l’Algérie, peuple et institutions, et que toute velléité dans ce sens est vouée à l’échec».

Ainsi, le chef de l’État algérien a souligné qu’il était attendu des partenaires de son pays «de faire montre de respect à l’égard de l’Algérie et de ses institutions, car c’est au peuple algérien, et à lui seul, que revient le choix -en toute souveraineté et avec toutes les garanties de transparence- du candidat auquel il souhaite donner la légitimité nécessaire pour la conduite du pays durant l’étape à venir».

Le débat au Parlement européen

Dans un message publié sur son compte Twitter, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann a annoncé l’organisation d’un débat sur la situation politique en Algérie au Parlement européen, à Strasbourg. Il a également affirmé qu’une «résolution d’urgence» sera votée à l’issue des débats.

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Il dénonce par ailleurs la passivité des eurodéputés face à la révolution pacifique des Algériens, qui pourrait selon lui changer toute la face de l’espace méditerranéen. Ainsi, il a fait savoir à tous ses collègues qui adopteront une attitude molle à l’égard de ce qui se passe en Algérie, notamment l’arrestation «massive» de manifestants dont ceux ayant brandi le drapeau berbère, qu’il rendra publiques toutes les déclarations. «Chacun assumera sa position au grand jour», avertit-il.

Dans une déclaration à Sputnik, l’ex-colonel de l’armée de l’air algérienne Mokhtar Saïd Mediouni a déclaré à l’adresse de l’eurodéputé que «l’Algérie n’est pas la Libye que son ami Bernard-Henri Levy avait fait basculer un jour [dans la guerre en 2011, lors de l’intervention de l’Otan, ndlr]». «L’Algérie est unie et elle le restera», a-t-il affirmé.

Raphaël Glucksmann est membre du groupe de réflexion néo-conservateur le Cercle de l'Oratoire. Il a contribué en 2006 à la fondation de l’organe de presse Le Meilleur des mondes, qui défend le bien-fondé des interventions en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, en Géorgie et en Ukraine et dénonce l'antiaméricanisme.

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