Invité d’Europe 1, Jean-Paul Mégret, secrétaire général adjoint du syndicat indépendant des commissaires, a cherché des réponses à la question de savoir comment l'habilitation secret défense de l'assaillant de la préfecture de police de Paris, informaticien depuis 2003 au sein de l’institution, avait-elle pu être renouvelée.
Il a reconnu que les habilitations secret défense et leur renouvellement étaient des procédures très lentes et bureaucratiques.
«Ce sont des tâches extrêmement complexes. Elles nécessitent des recherches poussées: on interroge des voisins, d’anciens liens amicaux… Tout cela est de la théorie et on le fait de moins en moins», a-t-il expliqué.
La raison en est, selon lui, qu’«au regard de l'ampleur de la tâche», il n’y a pas suffisamment de gens pour aller jusqu’au bout.
Déclencher des procédures sans éléments écrits
M.Mégret a rappelé que dans d’autres domaines, relatifs, par exemple, à la violence faite aux enfants ou aux femmes, des signalements dans les services de police et de gendarmerie suffisaient et qu’il n’y avait nul besoin d’une plainte ou d’une main courante signée.
«On considère que quand on a les éléments, même s’ils ont été donnés verbalement, on ne peut pas faire comme si on n’avait rien entendu», a-t-il résumé.
Samedi 5 octobre, Jean-Paul Mégret avait déjà reconnu des failles dans la procédure d’habilitation dans un entretien au Parisien. Il a signalé que des personnes pouvaient basculer en quelques mois tandis que les habilitations étaient examinées tous les cinq ans.
Des règlements demandent un examen
«On doit se servir de cette défaite. On a clairement été mis en échec, on doit réagir avant d'être mis échec et mat», a-t-il déclaré au Parisien.
Attaque meurtrière à la préfecture de Paris
Une attaque au couteau à la préfecture de police de Paris a fait jeudi 3 octobre quatre morts (trois policiers et un agent administratif), ainsi qu’un blessé. L’auteur de la tuerie, qui faisait partie du personnel et qui travaillait à la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), a été abattu.
Après avoir constaté certains signes de radicalisation chez le meurtrier après sa conversion à l’islam, les enquêteurs estiment qu’il pourrait s’agir d’une éventuelle attaque djihadiste. L’affaire a ainsi été remise au parquet national antiterroriste.