Dans le cadre de la lutte contre la corruption en Algérie, à la demande du ministre de la Justice et garde des Sceaux Belkacem Zeghmati, une procédure de levée d’immunité parlementaire a été entamée contre Mohamed Djemaï, député et secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), le parti au pouvoir en Algérie, a indiqué un communiqué du bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Deux autres députés sont également concernés par cette procédure, à savoir, Ismail Benhamadi et Saker Berri, a précisé la même source.
Le député du Rassemblement national démocratique (RND) Ismail Benhamadi est poursuivi dans le cadre de l’affaire de corruption examinée par le tribunal Sidi M’Hamed à Alger. Son frère Abderrahmane, PDG du groupe Condor, et quatre autres membres de sa famille, sont déjà sous mandat de dépôt pour, notamment, blanchiment d'argent et transfert de biens obtenus par des faits de corruption et financement occulte des partis politiques.
Le FLN dans la tourmente
En effet, deux membres du comité central du parti, à savoir, le sénateur Fouad Sebouta et l’ex-sénateur Brahim Boulahia, ont déjà appelé à la tenue d’une session extraordinaire pour élire un nouveau secrétaire général.
Ainsi, dans une déclaration à la presse, ces cadres dirigeants du FLN ont affirmé que les agissements de l’actuel chef «ont fini par discréditer le parti et ternir son image auprès des citoyens et des militants», et que ses déclarations étaient «improvisées», «provocatrices» et «parasitent l’action de l’institution militaire et de la présidence de la République».
Vers la dissolution du FLN?
Dans ce contexte de tourmente suscité par les affaires de corruption, le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (Anciens combattants) (ONM), Mohand Ouamar Benelhadj, a appelé, le 1er septembre, à «la constitutionnalisation du sigle FLN comme propriété du peuple algérien», qui ne doit en aucun cas être utilisé par «des individus, quel que soit leur statut, comme un moyen pour concrétiser leurs objectifs malveillants comme par le passé».
«Nous nous sommes beaucoup exprimés sur le Front de libération nationale et nous avons demandé plusieurs fois aux autorités d’enlever ce symbole du parti et aujourd’hui, nous réitérons notre demande à l’occasion du 20 août», a-t-il affirmé dans une vidéo mise en ligne à l’occasion de la double commémoration des attaques du Nord-Constantinois, en 1955, et du congrès de la Soummam, en 1956, deux dates phares de la guerre d’Algérie.
L’appellation Front de libération nationale (FLN) remonte au 1er novembre 1954, date du déclenchement de la guerre d’Algérie. Le FLN est né d’une fusion de la majorité des partis politiques et des courants idéologiques du mouvement national algérien. C’est à ce titre qu’il est considéré comme une propriété de l’Histoire commune du pays.