L’actuel chef du FLN en Algérie dans le collimateur de la justice pour corruption

Sur demande du ministre de la Justice, le parlement algérien a entamé une procédure de levée d’immunité parlementaire contre le député Mohamed Djemaï, également secrétaire général du FLN, le parti au pouvoir. Il serait, ainsi que deux autres députés, suspecté de corruption.
Sputnik

Dans le cadre de la lutte contre la corruption en Algérie, à la demande du ministre de la Justice et garde des Sceaux Belkacem Zeghmati, une procédure de levée d’immunité parlementaire a été entamée contre Mohamed Djemaï, député et secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), le parti au pouvoir en Algérie, a indiqué un communiqué du bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Deux autres députés sont également concernés par cette procédure, à savoir, Ismail Benhamadi et Saker Berri, a précisé la même source.

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Le bureau de l'APN a accordé son autorisation pour fixer la date de la réunion plénière de l'assemblée pour examiner le rapport de la commission des affaires administrative et juridique au sujet de cette procédure. Cette dernière devra auditionner les députés concernés et examiné avec les membres différentes mesures législatives et réglementaires relatives à la question, conformément aux dispositifs de l'article 72 du règlement intérieur de l'APN.

Le député du Rassemblement national démocratique (RND) Ismail Benhamadi est poursuivi dans le cadre de l’affaire de corruption examinée par le tribunal Sidi M’Hamed à Alger. Son frère Abderrahmane, PDG du groupe Condor, et quatre autres membres de sa famille, sont déjà sous mandat de dépôt pour, notamment, blanchiment d'argent et transfert de biens obtenus par des faits de corruption et financement occulte des partis politiques.

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Après Djamel Ould Abbes, déjà en détention provisoire à la prison d’El Harrach à Alger également pour des affaires de corruption, Mohamed Djemaï est le deuxième secrétaire général du parti au pouvoir à être inquiété par la justice, en l’espace de quelques semaines. Alors qu’il participé à évincer Mouad Bouchareb de la tête du parti après l’avoir destitué de son poste de président de l’APN, tel que revendiqué par la rue algérienne, il est lui-même sur la sellette concernant son poste de secrétaire général.

En effet, deux membres du comité central du parti, à savoir, le sénateur Fouad Sebouta et l’ex-sénateur Brahim Boulahia, ont déjà appelé à la tenue d’une session extraordinaire pour élire un nouveau secrétaire général.

Ainsi, dans une déclaration à la presse, ces cadres dirigeants du FLN ont affirmé que les agissements de l’actuel chef «ont fini par discréditer le parti et ternir son image auprès des citoyens et des militants», et que ses déclarations étaient «improvisées», «provocatrices» et «parasitent l’action de l’institution militaire et de la présidence de la République».

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Sur la même lancée, ils ont demandé à Mohamed Djemaï de déposer sa démission «immédiatement» pour permettre au parti de se réorganiser et de «préserver sa cohésion» qu’ils estiment aujourd’hui menacée.

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Dans ce contexte de tourmente suscité par les affaires de corruption, le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (Anciens combattants) (ONM), Mohand Ouamar Benelhadj, a appelé, le 1er septembre, à «la constitutionnalisation du sigle FLN comme propriété du peuple algérien», qui ne doit en aucun cas être utilisé par «des individus, quel que soit leur statut, comme un moyen pour concrétiser leurs objectifs malveillants comme par le passé».

«Nous nous sommes beaucoup exprimés sur le Front de libération nationale et nous avons demandé plusieurs fois aux autorités d’enlever ce symbole du parti et aujourd’hui, nous réitérons notre demande à l’occasion du 20 août», a-t-il affirmé dans une vidéo mise en ligne à l’occasion de la double commémoration des attaques du Nord-Constantinois, en 1955, et du congrès de la Soummam, en 1956, deux dates phares de la guerre d’Algérie.

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«Le pouvoir réglementaire est entre les mains de l’État et notamment du ministère de l’Intérieur», a-t-il ajouté, précisant que la loi que «ce soit de 2012 ou celle de 1990 interdit l’utilisation des anciennes appellations des partis». «Nous, en tant que moudjahidine, avons enlevé de notre conscience l’appellation du Front de libération nationale qui n’a plus sa raison d’être. S’ils veulent lui ajouter un autre nom ou qualificatif, grand bien leur fasse», a-t-il conclu.

L’appellation Front de libération nationale (FLN) remonte au 1er novembre 1954, date du déclenchement de la guerre d’Algérie. Le FLN est né d’une fusion de la majorité des partis politiques et des courants idéologiques du mouvement national algérien. C’est à ce titre qu’il est considéré comme une propriété de l’Histoire commune du pays.

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