La nomination d’un nouveau grand-rabbin du Maroc fait débat au sein de la communauté juive marocaine

La petite communauté juive du Maroc, qui compte 1.500 fidèles, est divisée sur la question de la nomination d’un nouveau grand-rabbin. Deux noms de rabbins reviennent avec insistance: Israël et Yoshiyahu Pinto. Une pétition a été lancée en soutien au premier et appelant à éviter la nomination du second.
Sputnik

Un an après la mort du dernier grand-rabbin du Maroc, Rabbi Aaron Monsonego, la question de la nomination d’un remplaçant fait débat au sein de la communauté juive marocaine. En effet, l’association Engagement et renouveau de la communauté juive de Casablanca a lancé il y a quelques jours une pétition soutenant la nomination du rabbin Israël à ce poste. La même pétition s’oppose à la désignation du rabbin Yoshiyahu Pinto. Sur les 1.500 fidèles que compte la communauté juive du Maroc, 296 ont déjà signé la pétition.

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«Par tradition et par la loi celui-ci [le grand-rabbin, ndlr] doit résider d'une manière permanente au Maroc et être rabbin-Dayan [rabbin-Juge d’un tribunal rabbinique, ndlr]», stipule la pétition. «Notre communauté dans sa grande majorité connait et apprécie énormément le rabbin-Juge Israël. Celui-ci rempli les conditions nécessaires pour nous accompagner dans les années qui viennent», ajoute la note, précisant qu’«il connait sa communauté dans les moindres détails».

Par ailleurs, les signataires de la pétition affirment que «sa réputation d'intégrité le précède chez nos coreligionnaires et auprès de nos frères musulmans marocains», en plus du fait qu’il est «modeste, disponible, érudit et doué de grandes qualités humaines d’écoute et de réconfort».

Le rabbin «Yoshiyahu Pinto cumule de nombreux désavantages pour ce poste»

Contrairement aux éloges faites au premier religieux, les pétitionnaires ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité de voir le rabbin Yoshiyahu Pinto être nommé à ce poste.

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«Nous a avons eu des échos inquiétants concernant la tentative de présenter à sa majesté le roi Mohamed VI, que Dieu le protège, le rabbin Yeshoaou Pinto pour ce poste très important pour notre communauté», indique le texte de la pétition, précisant que «Yeshoaou Pinto cumule de nombreux désavantages pour ce poste: il est Israélien, ne parle pas l'arabe, n'est pas Dayan [Juge, ndlr]».

Dans le même sens, les initiateurs de la pétition ont relevé que «Y.Pinto a un passé difficile avec des enquêtes pour corruption en Israël et aux États-Unis». «Il vient de purger une peine de prison d’un an en Israël et a de nombreux problèmes de santé», ont-il souligné.

L’avis du Conseil des communautés israélites du Maroc

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Contacté par le Huffpost Maroc, Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil des communautés israélites du Maroc (CCIM), a affirmé qu’il était impossible pour Yoshiyahu Pinto d’occuper le poste de grand-rabbin du Maroc, car il occupe déjà la fonction d’ «Av Beth Din», soit de dirigeant du Tribunal religieux. 

Enfin, le CCIM insiste dans son communiqué sur le fait que le futur grand-rabbin devra être «un résident du Maroc». «Dans ce contexte, la désignation d’un grand-rabbin du Maroc auprès du CCIM sera effectuée sur la base d’une liste de candidatures sérieuses de grand-rabbins marocains ou d’origine marocaine, et selon des critères de compétence, d’expérience et de solides références», a-t-il précisé.

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