Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a proposé à la Russie une sorte de remède afin de sauver le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. Il considère que la destruction par la Russie de ses missiles 9M729 [SSC-8 selon la classification de l’Otan, ndlr] pourrait amener à une préservation de l’accord.
Jens Stoltenberg a tenu à souligner que la Russie avait pu détruire ses missiles de croisière, ainsi que des missiles balistiques à portée intermédiaire en 1987 en plusieurs semaines. Selon le secrétaire général de l’Otan, «Moscou peut le refaire maintenant si la Russie veut se conformer au Traité».
Auparavant, le ministère russe des Affaires étrangères avait assuré que le missile russe 9M729 ciblé par les États-Unis, respectait bien les termes du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), alors que Washington ne s'était limité qu'à des «références à de mystérieux renseignements», au lieu de présenter des preuves de la violation présumée.
L’histoire du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire
Signé en 1987 à Washington par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI/INF en anglais) est entré en vigueur le 1er juin 1988, sans limitation de durée. L’accord concerne l'élimination de tous les missiles de croisière et missiles balistiques américains et soviétiques lancés depuis le sol et ayant une portée se situant entre 500 et 5.500 km. Il est le premier traité à avoir éliminé totalement une catégorie d'armement.
La situation de nos jours
En octobre 2018, Donald Trump a annoncé que Washington comptait se retirer du Traité FNI car Moscou ne respectait pas ses engagements. En particulier, les États-Unis insistaient pour que la Russie renonce à son missile 9M729 (SSC-8) dont la portée, selon eux, enfreint les termes de l’accord.
Moscou juge que les accusations de Washington sont infondées, et souligne que le missile 9M729 n'a pas été conçu pour, ni testé à une distance supérieure aux limitations établies.
Le ministère russe des Affaires étrangères a accusé les États-Unis de tester des systèmes interdits par le Traité FNI, ainsi que de déployer des systèmes de lancement Aegis sous la forme de l'ABM sur le territoire européen, qui peuvent en quelques heures se transformer d'un mécanisme défensif en arme d'attaque.
En réponse au retrait unilatéral des États-Unis, la Russie a suspendu, elle aussi, sa participation au traité, annonçait le Président russe.